Le Brésil espère faire aussi bien aux Jeux olympiques de Londres qu'à Pékin en 2008 où il avait remporté 15 médailles, et il compte dans le même temps, lancer des jeunes talents devant arriver à maturité dans quatre ans à Rio de Janeiro. Pour 2016, à domicile, le Comité olympique brésilien (COB) affiche des objectifs bien plus ambitieux, en visant pas moins de 30 podiums. «Pour Londres, nous avons basé nos estimations sur les résultats des derniers championnats du monde, mais depuis que Rio a été choisi pour organiser les JO de 2016, nous avons engagé une stratégie à long terme pour franchir un palier», explique le directeur exécutif du COB, Marcus Vinicius Freire. Pour cela, il faudra investir dans toutes les disciplines, pas seulement celles qui rapportent traditionnellement des médailles au sport brésilien : la voile, le judo, le volley-ball et la natation. A Londres, c'est un nageur qui concentrera les plus grands espoirs d'or olympique : Cesar Cielo défendra son titre obtenu à Pékin sur 50 m nage libre, en espérant aussi monter sur le podium sur 100 m, distance sur laquelle, il avait obtenu le bronze derrière le Français Alain Bernard il y a quatre ans. «Mon objectif principal, c'est le titre sur 50 m. Par contre, sur 100 m, c'est plus compliqué, la concurrence est plus rude», adme-t-il, en évoquant à demi-mots le jeune prodige australien James Magnussen. En avril à Rio de Janeiro, Cielo a signé la meilleure performance mondiale de la saison sur 50 m (21.38). A Londres, il sera en bonne compagnie avec son compatriote Bruno Fratus, deuxième meilleur temps de l'année (21.70), lors des séries de la même compétition. La natation brésilienne mise aussi sur Felipe França, champion du monde du 50 m brasse aux Mondiaux de Shanghai-2011. En plus de la piscine, le Brésil a de fortes chances de briller sur les tatamis. Pour la première fois de son histoire, le géant sud-américain a qualifié des judokas dans toutes les catégories de poids, chez les filles comme chez les garçons. A 28 ans, Leandro Guilheiro arrive à Londres en pleine confiance, fort de sa position de leader du classement mondial des -81 kg, tout comme la jeune Mayra Aguiar qui, à 20 ans, domine la catégorie des -78 kg. Sur les pistes d'athlétisme, le Brésil mise sur l'expérience avec Maurren Maggi, 35 ans, championne olympique en titre du saut en longueur, et Fabiana Murer, 31 ans, championne du monde du saut à la perche en salle à Doha-2010 et en plein air à Daegu-2011. A 200 km au sud de Londres, dans la baie de Weymouth et Portland, Robert Scheidt, en lice dans la classe Star, tentera d'entrer dans l'histoire en devenant le premier brésilien à remporter trois médailles d'or olympiques, après avoir triomphé à Atlanta-1996 et Athènes-2004. Avec la voile, le volley-ball est l'autre grand pourvoyeur de médailles du Brésil aux JO (16 chacun). L'équipe masculine, battue en finale par les Etats-Unis à Pékin, tentera de regagner la plus haute marche du podium pour les derniers JO du légendaire Giba, 35 ans, champion olympique à Athènes en 2004. Tenante du titre, l'équipe féminine s'appuie sur la base de l'équipe victorieuse à Pékin, tout en injectant du sang neuf en pensant déjà aux Jeux de Rio. «Le mélange entre jeunesse et expérience a toujours bien fonctionné et je suis très satisfait des performances des nouvelles, c'est de bon augure pour 2016», se félicite l'entraîneur José Roberto Guimaraes. Le beach-volley brésilien compte aussi sur de bonnes doublettes, avec Alison-Emanuel chez les hommes et Juliana-Larissa chez les femmes. Pour ce qui est du football, la Seleçao mise sur le talent des jeunes Neymar (Santos), Lucas (Sao Paulo) et Leandro Damiao (Internacional de Porto Alegre) pour remporter le seul titre qui manque à son tableau dans ce sport. La délégation brésilienne intégrera aussi 16 jeunes espoirs non qualifiés pour ces JO mais que le COB a décidé d'amener au village olympique afin qu'ils puissent entrer dans l'ambiance, quatre ans avant de représenter leur pays à Rio.