Photo : Riad Par Amir Lazaref Après les multiples scènes de violence qui ont émaillé plusieurs matchs en Algérie, les billets pour des rencontres de football ne se vendent pas, au grand dam des sponsors. Au regard du cahier des charges de la Fifa pour l'organisation des rencontres, sans aucun doute, ce dernier va très loin dans les exigences des commodités notamment sur des éléments comme la taille des places, les gradins, les sièges numérotés, celle des salons pour les VIP. Mais il faut souligner que les stades algériens reçoivent des matchs sans nécessairement répondre en tout point au cahier des charges. De plus, les aménagements temporaires promis par les autorités locales afin de mettre les supporters dans de bonnes conditions pour suivre les rencontres n'ont pas été réalisés. C'est véritablement la Coupe du monde de 2010 qui a lancé la surmédiatisation du foot et de ses icônes. Dans ce contexte, avec un cahier des charges moins contraignant mais également une participation de l'Etat supérieure au regard du montant des travaux, le choix a été fait de rénover et surtout de mettre en sécurité les stades sans développer les fonctionnalités liées à leur confort. Au- delà, la Ligue professionnelle de football est-elle prête à décaler ses matchs et laisser la priorité à des activités de type concerts qui génèrent des recettes substantielles pour l'exploitant du stade ? Leur participation doit se situer à deux niveaux : une redevance qui tienne compte réellement du coût de mise à disposition du stade et de la souplesse dans les calendriers. La seconde repose sur une entente entre l'exploitant et le club résident. Au Stade de France, c'est le consortium qui gère les partenaires titres et les places VIP, d'où un modèle équilibré. Ce modèle n'est pas totalement transférable, par contre exploitant et clubs doivent pouvoir s'entendre sur un montage qui arrange les deux parties. En plus des commodités inexistantes dans les stades, les incidents qui se multiplient depuis la reprise du championnat choquent profondément le public qui fuit les stades. Il y a une volonté manifeste de certains supporters de mettre la pression sur les clubs, notamment pour assouplir le prix des entrées et les lois sur les fumigènes. Nul ne peut tolérer cette violence aveugle, barbare qui fait fuir les familles. Il faut que le football reste un rendez-vous familial. Ces violences concernent surtout le football où l'on a fait état d'une hausse très importante des violences et incivilités. La violence sur le terrain et hors des stades est un poison pour notre sport Les scènes de violence, auxquelles nous assistons dans des rencontres de football, n'honorent nullement le sport algérien. Ce sport est aujourd'hui confronté de ce fait à un danger mortel : la violence sur le terrain, dans les tribunes et hors des stades qui est un poison pour notre sport. Cette violence dans nos stades, devenue un phénomène récurrent, a atteint des proportions alarmantes et dangereuses. Souvent, ce sont les débordements d'une équipe qui conduisent à des scènes de heurts et d'agressions qui ne se terminent qu'après l'intervention énergique des services de sécurité. Le phénomène de la violence dans les stades a pris, ces dernières années, une ampleur telle qu'il devient plus qu'urgent de s'y pencher sérieusement plutôt que d'écouler les billets des matchs. La violence dans les stades de football est très fréquente. Certains clubs ont des groupes de supporters très violents, ils agissent à la moindre étincelle. Les affrontements entre groupes de supporters se déroulent la plupart du temps avant et après les matchs et qui parfois surviennent pendant la rencontre. Exemple donné lors du match MCO-WAT ou ASO-MCO. Durant ces rencontres, plusieurs personnes ont été blessées et les dégâts ont été très importants. Mais que faire contre la violence dans les stades ? D'après plusieurs supporters, il faudrait installer des caméras de sécurité pour intervenir en cas d'incident, augmenter la sécurité et interdire les jeunes supporters violents dans les stades. Certains font cela pour montrer la «puissance» de leurs supporters ou de leur quartier. Les arbitres sont, eux aussi, touchés par cette violence des supporters (insultes, agressions ...). Les raisons qui poussent les jeunes à avoir un comportement agressif lors des rencontres de football sont liées, d'abord, à la tricherie et la corruption dans le milieu footballistique. Elles sont également liées au mauvais arbitrage. Evidemment, les causes sont également à chercher du côté de l'exacerbation du phénomène de chômage et de l'absence de perspectives d'avenir pour les jeunes. D'autres facteurs, comme la mauvaise gestion des clubs et l'inadéquation des infrastructures sportives, sont considérés comme favorisant la violence dans les stades. Cette violence se traduit, généralement, par des actes hostiles à l'encontre des joueurs et des dirigeants du club que les jeunes supportent. Mais, souvent, ce sont les supporters qui sont victimes des violences d'autres supporters. Chaque saison apporte son lot d'incidents dans les enceintes sportives. Après une accalmie précaire, qui n'a duré que quelques semaines, la violence domine l'actualité depuis quelques jours, à travers les graves débordements qui ont émaillé la rencontre MCA-Club Africain. Le stade du 05-Juillet du complexe Mohamed- Boudiaf été récemment le théâtre de graves excès avant la fin du match. Une scène qui a provoqué des dégâts matériels, des blessures dans les rangs des supporters. L'effet dissuasif des sanctions n'a pas pesé au moment où les auteurs des incidents ont décidé de passer à l'acte. Ces graves incidents répétés prouvent, si besoin est, que les sanctions sportives et financières prévues et appliquées dans toute leur rigueur ne résoudront jamais ce problème, tant qu'elles ne seront pas «accompagnées» par d'autres mesures. La violence dans les stades est un phénomène qui nécessite un travail de proximité et de longue haleine pour la juguler. Il faut l'anticiper par des mesures dissuasives. L'Algérie devrait prendre modèle sur le système anglais, c'est-à-dire augmenter la sécurité en faisant des fouilles générales avant et après les matchs et en bannissant à certains l'entrée dans les stades. Aussi, les supporters aimeraient avoir une sécurité en dehors des stades. L'Angleterre, qui a été longtemps confrontée au hooliganisme sur son territoire et à l'étranger, a trouvé la parade au bout de nombreuses années de labeur et d'efforts soutenus. Aujourd'hui, les stades britanniques sont devenus des havres de paix où il fait bon regarder un match. Les mesures prises par les autorités anglaises ont calmé les ardeurs des supporters belliqueux dans les stades anglais. Ces mesures ont le don de faire réfléchir les fauteurs de troubles, parce qu'elles sont d'abord dissuasives. Dans nos stades, la violence, on la voit venir et on laisse faire. Que faut-il faire ? Les présidents de la FAF et des Ligues comme les présidents de club doivent retrousser leurs manches pour faire tomber ce tabou de la violence qui gangrène le sport. La lutte contre la violence est vraiment une priorité. Enfin, il faut réactiver le comité des supporters, la fédération des associations de supporters en tenant un congrès national des supporters. Celui-ci peut être un bon outil de dialogue.