Où en sommes-nous des clivages qui avaient de beaucoup été responsables (disions-nous) du dévoiement du processus de démocratisation ? Deux questions : l'islamisme politique est-il profondément enraciné dans notre pays ? Son rejet l'est-il également et autant profondément ? L'équation d'instabilité et d'insécurité en devient assez difficile à résoudre car de telles données ne sont pas publiquement disponibles. Il s'en suit que l'équation du pouvoir demeure pratiquement «irrésolvable» dans sa dimension «équilibre». Quelle composition du gouvernement pour de vrais équilibres ? Quelles réformes politiques seraient possibles devant les «inconciliations» ? Un hasard, les urnes, quand celles-ci ne sont plus encadrées et après que, sur une longue durée, c'est l'emploi de la force qui a prédéterminé la nature des orientations pour l'avenir ? L'équilibre stable en absence des urnes «libérées» est le résultat de la répression. Des conclusions sont tirées un peu trop rapidement d'analyses réalisées avec l'exploit de ne pas disposer de données fiables. C'est ainsi qu'il y en a qui parlent de déclin du mouvement islamiste ou d'atrophie des mouvements démocratiques, alors qu'il n'existe aucune tradition d'évaluation des rapports d'opinion autant par les urnes, toujours manipulées, que par les sondages. Ce ne sont pas tellement les rapports d'opinion qui comptent, mais les rapports de force. Et ceux-ci ne sont pas à mesurer par le nombre mais par les déterminations.