Cette fois-ci, ce n'est pas pour des coupures intempestives d'électricité que Sonelgaz est pointée du doigt par les citoyens. Elle est mise en cause pour le retard que ses services mettent à procéder au raccordement des nouveaux logements sur le réseau domestique. C'est ce qu'ont affirmé, lundi, de nombreux contestataires interrogés aux abords de la RN16, à hauteur du PK 6 où ils ont dressé des barrages composés d'objets hétéroclites, paralysant de fait toute l'activité. Ainsi, parce qu'elles n'avaient pas pris possession des logements qui leur avaient été promis voilà des mois, des familles du bidonville de Bouzaaroura et autres localités ont fermé durant des heures la RN16, une voie grande circulation et véritablement stratégique pour le développement socioéconomique de toute la région, car desservant plusieurs wilayas dont Guelma, Souk-Ahras et Tarf. Des milliers de travailleurs, d'automobilistes ou de voyageurs usagers des transports en commun ont été contraints de reprendre le chemin du retour vers leur foyer ou à effectuer un grand détour via Sidi Salem, Berrahal et Aïn Berda. Il a fallu beaucoup de doigté et de tact aux responsables locaux venus en médiateurs pour débloquer la situation. Celle-ci aurait pu même dégénérer du fait de la présence parmi les manifestants de quelques énergumènes apparemment déterminés à en découdre avec le service d'ordre. La colère des uns et des autres est montée suite à une information faisant état de la défection depuis des mois de la Sonelgaz. En effet, affirmant que tout est fin prêt pour le lancement des opérations d'attribution de quelque 3 200 logements publics locatifs aux familles attributaires conformément aux listes établies par les daïras, le directeur général adjoint de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Annaba a affirmé que la Sonelgaz est derrière le retard dans la mise en route du programme d'attributions élaboré en commun par la wilaya et l'OPGI. «Cela fait des semaines que nous attendons l'intervention de la Sonelgaz chargée de raccorder des logements neufs. Ni les instructions du wali ni les différentes correspondances et mises en demeure adressées à cette société n'ont été suivies d'effet. Pourtant, les factures des devis établis par Sonelgaz ont été réglées dans leur totalité», a indiqué le même responsable. S'appuyant sur les directives d'un haut responsable de son ministère de tutelle, il a précisé qu'aucun logement ne peut être occupé s'il n'est pas habitable, c'est-à-dire doté de toutes les commodités dont l'eau, l'électricité et le gaz. Si le précieux liquide est prévu pour être dans tous les robinets des nouveaux logements dès leur occupation, il n'en est pas de même pour l'électricité et le gaz. La défection de Sonelgaz a servi d'argument pour calmer les esprits des contestataires. Eux qui attendent depuis des mois pour occuper les logements neufs sur la base d'un arrêté appelé à être remis à chacun d'eux aussitôt l'opération relogement entamée, ils désespèrent voir leur rêve se cristalliser. «Ce n'est pas normal que l'on soit tributaire d'une mauvaise coordination des opérations pour permettre à nos enfants de vivre décemment et de préparer leur nouvelle année scolaire. Jusqu'à quand allons-nous vivre cette situation et qui doit imposer à cette société d'accomplir convenablement sa mission», a lancé une mère de famille approuvée par plusieurs autres contestataires présents sur les lieux. Du côté de la direction des mines et de l'énergie saisie par le wali pour activer l'opération de raccordement, il s'agirait d'un problème de coordination des opérations. «L'OPGI s'est rappelée de l'alimentation en électricité des logements bien après que ces derniers aient été achevés. Il y a eu des appels d'offres qui se sont avérés infructueux. Ce n'est que récemment que la situation s'est débloquée avec le lancement des travaux pour le raccordement de tous les logements. Les délais de réalisation sont fixés mais le wali nous a imposé de les raccourcir pour satisfaire les familles dans le besoin d'un logement. C'est ce qui se sera fait InchAllah», a précisé le directeur des mines et de l'énergie.