Un nouveau gouvernement, ou plutôt un nouveau Premier ministre, pas issu d'un parti politique. Or, les partis viennent de sortir d'une campagne électorale fatigante, et qui a dû user leurs dirigeants. Qu'y a-t-il derrière le fait que le parti majoritaire ne revendique pas le «droit» à diriger l'action du gouvernement ? Devrait-il continuer à dire et répéter qu'il est la première force politique du pays alors que cela ne se traduit pas ainsi à la tête du gouvernement ? D'où vient que la détention de la majorité des sièges au Parlement ne se traduit pas en rapport de force ? C'est tout le sens de la signification d'un parti qui est remis en cause. Qu'est ce qu'une première force politique du pays ? Il se produit ainsi un cas de jurisprudence. Désormais, les élections législatives sont amputées du pouvoir de faire d'une majorité acquise l'instrument de la conduite du gouvernement. Les partis sont bien allés aux élections avec leur propre programme. Des partis nouveaux ont rejoint le gouvernement. Six partis intégrés au gouvernement. Y a-t-il là matière à dire qu'il s'agit d'un gouvernement d'union nationale qui va donner un caractère multilatéral à la mise en œuvre des réformes politiques et plus particulièrement celles qui concernent la Constitution? La participation des partis intégrés au gouvernement se traduirait-elle par une contribution à l'élaboration de la Constitution au prorata de leur poids en termes de sièges au Parlement ? Pour le moment, on ne parle pas de sortie de crise mais uniquement de gestion du gouvernement. Qui va croire les futurs discours politiques de campagne ? Programme économique ? Programme social ? Stratégie industrielle ? Qui va convaincre les populations que cette fois, il y aura réellement du changement ?