Pas besoin de chercher les mauvaises racines qui ont étouffé la bonne santé du sport. Le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports vient d'expliquer en deux mots à Sétif, l'urgence de «lever l'opacité sur le projet du professionnalisme du football algérien qui demeure bloqué par un nombre de contradictions inexpliquées». C'est un peu ce style de discours que réclament les professionnels de ce monde sportif. Pourquoi tant de temps de perdu ?, s'interrogent ceux qui se croisent dans les différents espaces réservés au sport. Le dernier conseil de ministres a immédiatement dépoussiéré ces volumineux dossiers qui vieillissent les disciplines sportives. Il faut passer à un traitement radical et faire retrouver le sens même de la discipline sportive dans notre pays. Que de retard qu'accusent nos disciplines. A cela, il faut espérer maintenant que les gestionnaires comprennent que ce monde exige des professionnels, ceux qui ne cherchent aucun autre intérêt que celui du sport. Le faire décoller et faire oublier les mauvaises passes qui ont lézardé toutes relations entre ceux qui sont censés porter bien haut les valeurs olympiques. Le ministre à Sétif a évoqué la question charnière du football professionnel, beaucoup à dire et à redire sur ce dossier pour lequel la Fédération algérienne de football milite afin qu'il s'installe définitivement dans les stratégies des clubs. Mais des difficultés surgissent çà et là pour des questions certainement de formation, d'information et de communication. Le ministre «a appelé la fédération et les ligues de football à adhérer au projet de concrétisation du professionnalisme en luttant efficacement contre toutes les tentatives de déviation». Le ministre a rappelé que l'Etat ne ménage aucun effort pour que ce sport quitte le mauvais terrain pour occuper celui de la mobilisation, de la compréhension et de l'intelligence parce que, dira-t-il l'Etat est «là pour soutenir toutes les fédérations sportives» et «ne compte nullement s'ingérer dans leurs affaires de gestion», cependant, a-t-il dit, «les comptes doivent être remis et le contrôle demeurera l'une des missions primordiales des pouvoirs publics». S'agissant à présent de la question sensible qui fâche chaque week-end, en l'occurrence la violence, il faut peut-être rappeler ce que cherchent les supporters, c'est comme dans tout défi, à mettre plus bas que terre les adversaires, à trouver les formules choc, les plus dures pour sortir triomphant de ce défi entre supporters. Il faudrait passer à la création d'association, comme cela a de temps été souhaité «les associations, dira un sociologue sont en même temps nécessaires au club. Pourquoi ? Parce qu'il se trouve que ces associations de supporters ultras, mobilisent un public important, enthousiaste et fidèle. Donc pour beaucoup de clubs, ces supporters, c'est quand même la partie qui soutient le plus l'équipe. Cette importance prise par les supporters leur a donné un pouvoir politique dans les clubs, en quelque sorte. Ils sont un groupe de pression. Cette pression se manifeste par des grèves, des manifestations d'hostilité aux entraîneurs, aux joueurs, aux dirigeants, etc. Les clubs ont donc nécessairement des relations de négociation ou de compromis avec ces groupes de supporters». Pour le ministre qui évoque cette «cicatrice», la violence est qualifiée de «décevant», elle qui prend des proportions «alarmantes». Il a appelé, à ce propos, tous les intervenants à œuvrer pour «inculquer les notions de fair-play tant sur les terrains que parmi les supporters». Une chose est sûre, ce n'est qu'un passage sur lequel le ministère de la Jeunesse et des Sports reviendrait avec plus de force pour que les rencontres trouvent leur signature, celle de la sportivité. Sportivité toujours puisque, il annonce la mise en place par l'Etat, et ce pour optimiser la pratique du football, de l'Ecole nationale de football de Sidi Moussa. Le sport se prépare pour faire son saut vers le monde des succès.