L'ambiance était plutôt tendue lors du point de presse tenu, avant-hier au niveau de la résidence Djenane El-Mithak, conjointement par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et la Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navy Pillay à l'occasion de sa visite, première du genre en Algérie. La responsable onusienne a affirmé avoir soumis un rapport au conseil des droits de l'Homme portant sur la prise d'otage des diplomates algériens, confirmant la mort de l'un d'eux. Cette déclaration a fait réagir au quart de tour M. Medelci qui a rétorqué : «Nous n'avons pas aujourd'hui la preuve matérielle que cette personne a été tuée. La position officielle de l'Algérie est que nous n'avons pas encore réuni toutes les informations qui nous permettent de confirmer.»Le ministre a expliqué qu'aucune preuve matérielle de l'exécution du vice-consul Tahar Touati, l'un des otages retenus depuis plus de 150 jours au nord du Mali, n'est disponible. Il a cependant tenu à affirmer avoir «des informations régulières sur nos frères diplomates qui sont aujourd'hui détenus. Leurs conditions (de détention) n'ont pas évolué et sont suivies», avant de poursuivre : «Il n'y a pas de problème particulier de santé ou de manque de médicaments. Les informations dont on dispose sont les mêmes que celles remontant au début de la prise d'otage.» La situation reste très alarmante, d'autant plus que 15 jours après la publication du communiqué du Mujao, le 1er septembre dernier, dans lequel l'organisation affirmait avoir exécuté l'otage algérien, l'Algérie est «étrangement» dans le flou le plus total. Aussi, le sort du vice-consul d'Algérie à Gao reste une énigme : exécuté ou toujours en vie. Le gouvernement algérien ne veut toujours pas se prononcer sur ce dossier et continue d'entretenir l'espoir des familles des quatre otages : «Nous n'avons pas d'information crédible qui nous permette de parler de la mort ou non de notre frère. Nous nourrissons toujours un espoir, lequel a été transmis à la famille du diplomate», déclare Mourad Medelci. Le consulat d'Algérie à Gao avait été, rappelons-le, la cible d'une attaque le 5 avril dernier par des membres du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), prenant en otages le consul et six fonctionnaires. Trois otages algériens ont été par la suite libérés.