La situation a encore une fois failli dégénérer, hier, devant le siège central du FLN, à Hydra. Les «redresseurs» sont plus que jamais décidés à déboulonner l'actuel secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, malgré sa résistance et sa ténacité. Une centaine de membres du comité central, signataires d'une motion de retrait de confiance à Belkhadem, étaient présents sur les lieux tout comme d'autres cadres et militants du parti. L'affrontement a été évité de justesse, à l'arrivée des pro-Belkhadem qui n'étaient pas moins nombreux ; mais cela augure déjà d'une guerre des tranchées qui va s'accélérer à mesure qu'approche le rendez-vous électoral du 29 novembre, pour lequel le FLN est encore donné favori, nonobstant tous les tiraillements qui le traversent. Il faut rappeler que la confection des listes électorales à la veille des élections législatives du 10 mai dernier a ravivé le conflit entre les deux camps. Les opposants, qui accusaient Belkhadem de « favoritisme », avaient trouvé là l'occasion de l'offenser ; mais les résultats du scrutin, qui ont donné une victoire éclatante à l'ex-parti unique, fit reculer un moment la contestation. Aujourd'hui, les redresseurs estiment que «la période de grâce» est finie pour celui qui doit sa longévité à la tête du parti, d'après ses adversaires, au soutien du chef de l'Etat. Or, la nomination d'un nouveau gouvernement, dans lequel le FLN de Belkhadem, pourtant grand vainqueur des législatives, se trouve amoindri – Belkhadem lui-même n'y figure plus –, a donné l'impression aux opposants que le secrétaire général n'aurait plus les faveurs du président de la République, ce qui leur a donné de nouvelle forces pour revenir à la charge. Pour l'instant, Belkhadem ne veut pas lâcher du lest, surtout pas à l'orée d'une échéance électorale qui s'annonce si importante pour l'avenir du parti, et qui déterminera son propre avenir politique. Il compte bien conserver cette longueur d'avance qu'il a sur ses adversaires, au moins jusqu'au 29 novembre prochain. Même si d'ici là, et la longue histoire du FLN nous l'a appris, tout peut se passer.