Abdelkader Messahel évoque l'approche algérienne pour résoudre le problème Intervenant en marge de l'assemblée générale de l'ONU au sujet de la crise sur le Sahel et au Mali, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel a présenté l'approche algérienne pour une sortie de crise dans cette région. Selon M. Messahel, trois points essentiels doivent être pris en considération, si l'on veut réussir à sortir ce pays voisin de la crise qui le mine depuis le coup d'Etat du mois de mars et l'occupation par des groupes islamistes armés de la partie nord du pays. Messahel a affirmé que «les Maliens sont les premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes». Le représentant algérien a ensuite insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d'être guidé par un même agenda et leurs efforts conduits selon un même ordonnancement, qui «tient compte non seulement de la volonté des Maliens et des prérogatives de la Cedeao, mais aussi des intérêts de sécurité nationale des pays du champ, voisins du Mali», c'est-à-dire l'Algérie, le Niger et la Mauritanie. Il doit également être tenu compte, a-t-il ajouté, des responsabilités de supervision et de coordination dévolues à l'Union africaine en matière de maintien de la paix et de la sécurité, et de l'appui attendu de l'ONU. Le dernier point évoqué par Messahel est relatif à la solution politique négociée qui doit être dégagée dans les meilleurs délais, afin d'éviter de tomber dans un bourbier. Une solution qui impliquerait les acteurs «qui se démarquent sans équivoque du terrorisme et du crime international organisé et qui renoncent à toute atteinte à l'intégrité territoriale du Mali». «L'Algérie demeurera engagée aux côtés du Mali jusqu'au rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays comme elle l'a fait lors de crises précédentes», a-t-il ajouté. L'aide humanitaire, composée 5 800 tonnes de produits alimentaires, reflète l'engagement de l'Algérie au profit des réfugiés maliens déplacés vers les pays voisins ou à l'intérieur du territoire. Dans le même sillage, Abdelkader Messahel a rappelé la position de l'Algérie qui prône une lutte globale qui ciblerait notamment «le financement des activités terroristes, dont le versement de rançons contre la libération d'otages, utilisées aussi comme moyen de pression pour obtenir des concessions de nature politique, ou la libération de terroristes condamnés ou poursuivis par la justice». L'idée d'une intervention militaire y a été évoquée soutenue en premier par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao), organisation à laquelle appartient le Mali. Au cours de la même réunion, plusieurs représentants des pays participants dont le secrétaire général de l'ONU, M. Ban-Ki-Moon, continuent de conseiller la prudence face à une intervention militaire. «Toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali devrait être envisagée avec une extrême prudence car elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires», a notamment affirmé Ban-ki-Moon. Ce n'est pas le cas du Premier ministre malien ,Cheikh Modibo Diarra, qui, dans son discours a souhaité «la présence immédiate» d'une force militaire internationale qui viendra appuyer les forces de défense et de sécurité du Mali. «Nous sollicitons l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité autorisant, sous le chapitre VII de la charte des Nations-unies, l'intervention d'une force militaire internationale, afin d'aider l'armée malienne à reconquérir et à sécuriser le territoire national». Les modalités à l'intervention militaire pour libérer le nord du Mali, soit les 2/3 du territoire malien, après avoir froissé les rapports entre le gouvernement de transition et la Cedeao, semblent désormais surmontées grâce à un accord au forceps trouvé le 23 septembre 2012, soit trois jours avant le début de l'Assemblée générale des Nations-unies.