En 2003, des dizaines d'Algériens furent endoctrinés par des irresponsables et expédiés en Irak. Si leurs intentions et d'apporter aide et assistance à leurs «frères» irakiens, ce n'est malheureusement pas le cas pour les dirigeants de ce pays qui les qualifient de terroristes. Plusieurs d'entre eux ont été abattus ou exécutés alors que des dizaines d'autres croupissent toujours dans les couloirs de la mort. Combien sont-ils exactement ? Dans quelle prison se trouvent-ils ? Personne ne pourrait répondre à l'ensemble de ces questions, sauf qu'ils sont accusés de terrorisme et qu'ils sont condamnés à mort. Il y a quelques jours, un Algérien originaire de Djelfa a été exécuté avec dix autres prisonniers. L'Algérie a condamné cette exécution. Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), s'est dit «désolé » de ce fait et a affirmé que son jugement «n'a pas été équitable ». Me Ksentini a indiqué que les prisonniers algériens en Irak «étaient en contact avec lui» en tant que président de la CNCPDDH ; il a déploré l'absence de justice en Irak et le non-respect du droit à la défense dans ce pays, formant le vœu que la voie diplomatique puisse éviter ce genre de drame. «En dépit des appels pressants lancés par la communauté internationale au gouvernement irakien pour l'établissement d'un moratoire sur l'exécution des prisonniers étrangers et en dépit des nombreuses démarches officielles effectuées par l'Algérie, y compris auprès des hauts représentants du gouvernement irakien, afin de faire bénéficier les prisonniers algériens de la grâce présidentielle, c'est avec une profonde révulsion que nous avons pris connaissance de la déclaration d'un responsable du ministère irakien annonçant l'exécution d'un ressortissant algérien», a déclaré Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dans une déclaration à un quotidien algérien. Après l'exécution de ces onze prisonniers, le nombre des personnes tuées s'est élevé à 113 depuis le début de l'année. En 2011, ils étaient 68 personnes qui avaient été exécutés par le gouvernement irakien. «Nous condamnons cette exécution et nous déplorons fortement le fait que les autorités irakiennes n'aient pas donné, à ce jour, malgré les demandes réitérées et les convocations de l'ambassadeur d'Irak à Alger, les autorisations nécessaires sollicitées par l'ambassade d'Algérie à Bagdad au titre du droit de visite consulaire conformément aux dispositions de l'article 36 la Convention de Vienne sur les relations consulaires», a ajouté M. Belani. «Nous exprimons notre incompréhension face à cette absence de coopération de la part des autorités irakiennes concernées auprès desquelles nous n'avons cessé de réclamer des informations officielles sur le nombre exact des prisonniers algériens, leurs identités précises, les motifs de leur inculpation et surtout les détails du déroulement des procédures judiciaires afin de nous assurer des normes applicables censées garantir leur droit à une défense équitable», a t il conclu. Les appels de la communauté internationale se sont multipliés ces derniers mois pour exhorter Bagdad à envisager un moratoire sur la peine capitale.