Le gouvernement de transition libyen a négocié ce jeudi l'entrée des forces de l'armée dans Bani Walid. La ville, assiégée, a subi l'attaque la veille d'une milice d'ex-rebelles afin de la «purger» des loyalistes de l'ancien régime. Les affrontements ont fait 11 morts et des dizaines de blessés. Les autorités libyennes tentent ce jeudi de négocier un compromis avec les chefs tribaux et militaires de la ville de Bani Walid afin de permettre une entrée pacifique des forces régulières dans la ville. Mohamed Megaryef, président du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays, devait se rendre jeudi dans cette ville accusée d'être un refuge de fidèles de l'ancien régime Mouammar Kadhafi recherchés par la justice. Bani Walid est régulièrement bombardée par la ville voisine et rivale de Misrata. Des groupes d'ex-rebelles, désormais sous le contrôle de l'armée, et originaires de Misrata, assiègent depuis plus de deux semaines cette oasis aux portes du désert. Ils ont lancé mercredi une attaque contre Bani Walid, faisant au moins 11 morts et au moins 75 blessés. Cette attaque coïncidait avec le premier anniversaire de l'annonce de la «libération» de cette ville accusée d'avoir appuyé Mouammar Kadhafi durant la révolution de 2011 et qui était un des derniers bastions du régime déchu. «Nous attendons aujourd'hui la visite du président du Congrès général national. Mais je ne sais pas comment il va rentrer dans la ville, au moment où les milices de Misrata continuent à nous bombarder», a déclaré Salem al-Ouaer, le chef militaire de Bani Walid . La mort d'un ex-rebelle de Misrata, Omran Ben Chaabane, 22 ans, qui a été enlevé et torturé dans la ville, a exacerbé les tensions entre Misrata et Bani Walid. La brigade Bouclier de la Libye et des combattants de Misrata a affirmé avoir reçu des instructions pour avancer mercredi vers Bani Walid, afin de «purger» la ville des loyalistes, tandis que le porte-parole du chef d'état-major, le colonel Ali al-Chikhi a démenti. Les autorités de transition peinent à construire une armée et une police et à contrôler les dizaines de milices d'ex-rebelles qui font la loi dans le pays.