La 6e édition du Festival international du malouf s'est ouverte samedi soir au théâtre régional de Constantine (TRC) en présence des autorités locales, de nombreux chouyoukh du malouf et d'un public nombreux. Le commissaire du Festival, Djamel Foughali, a mis l'accent sur l'importance de «préserver et de perpétuer un héritage, témoin d'une grande civilisation qui rayonna de la péninsule ibérique jusqu'aux pays du Maghreb». Se produisant pour la première fois à Constantine, la troupe féminine marocaine «Arij» a ouvert en beauté la 6e édition du Festival. Elégantes dans leurs costumes traditionnels, les membres de la troupe ont entamé leur spectacle en interprétant une qacida du poète de l'Andalousie Ibn Sah, Irfek ya maliki bi abdika, avant d'enchaîner, sous les applaudissements d'un public conquis, des chansons de la musique andalouse traditionnelle du nord du Maroc, de Abdessadek Chakara, le grand maître d'Al Ala, la musique andalouse marocaine. La troupe féminine marocaine a été créée en 2004 par de jeunes étudiantes de l'institut de musique andalouse. Selon Mohamed Lotfi Khoual, directeur artistique de cette formation, l'objectif principal d'Arij est de transmettre aux jeunes générations l'héritage musical ancestral. A la fin du spectacle, la mémoire vivante du malouf constantinois, Mohamed-Tahar Fergani, est montée sur scène pour féliciter la jeune troupe et encourager ses membres à perpétuer «une musique patrimoine du grand Maghreb». La deuxième partie de soirée a été animée par les chanteurs Abbas Righi, Toufik Touati et Salim Refas accompagnés de l'orchestre de Constantine. Les artistes ont entamé leur tour de chants avec une série de nouba H'sin avant de reprendre un chef d'œuvre de Fergani, «Salah Bey». La cérémonie d'ouverture du Festival a été marquée par un hommage à Abderrachid Boukhouiet, membre fondateur de la troupe El- Bestandjia, et par une riche exposition d'habits traditionnels féminins et de tableaux, montée dans le hall du théâtre.