Des milliers de personnes ont marché hier à Azeffoun, au nord-est de Tizi Ouzou, pour exiger la libération saine et sauve du jeune Aghiles H., fils d'un entrepreneur de la région, enlevé jeudi dernier près du domicile familial par un groupe d'individus armés. Venus de plusieurs localités limitrophes, les participants à cette action de rue, la énième du genre ayant contraint, à plusieurs reprises, les ravisseurs à relâcher leurs victimes, ont, durant tout l'itinéraire, du siège de l'APC à celui de la daïra, réclamé la libération du jeune Aghiles, tout en brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Halte aux kidnappings», «Libérez le jeune Aghiles». Durant toute la matinée, l'ensemble des commerces, les établissements scolaires et les institutions de l'Etat étaient à l'arrêt. Le mot d'ordre de grève lancé la veille par la cellule de crise installée à cet effet a eu un écho favorable. Le chef-lieu de daïra offrait l'image d'une ville morte. Selon des sources locales, la famille et les proches de la victime n'auraient reçu aucun appel téléphonique des ravisseurs, pendant que d'autres sources, également locales, font état d'une prise de contact avec les parents de la victime à qui on aurait exigé une rançon contre la libération de leur fils. A hauteur du siège de la daïra d'Azeffoun, point de chute de la marche de protestation initiée par la cellule de crise, de nombreuses personnes, dont les organisateurs, ont pris la parole pour réitérer l'exigence de la libération du jeune Aghiles. Comme ils ont interpellé les pouvoirs publics à l'effet de prendre des mesures à même de venir à bout de ce phénomène de kidnappings apparu depuis fin 2005, le jeune Aghiles étant la 71e victime. La victime a été enlevée jeudi dernier. Elle était à bord du véhicule familial, une Peugeot Partner, retrouvé le lendemain matin, non loin du lieu du rapt. Depuis, sa famille est sans nouvelles.