Profitant de sa rencontre avec le président syrien hier, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie a renouvelé son appel aux belligérants de la crise syrienne pour une trêve à l'occasion de la célébration de l'Aïd al-Adha, en leur demandant de proclamer un “cessez-le-feu unilatéral". “J'en appelle à tous, à chaque Syrien, dans la rue, les villages, aux combattants dans l'armée régulière syrienne et aux opposants, pour qu'ils prennent une décision unilatérale d'arrêter les hostilités à l'occasion de Aïd al-Adha et que cette trêve soit respectée à partir d'aujourd'hui ou de demain", a déclaré Lakhdar Brahimi à la presse après son entretien avec le président Bachar al-Assad hier matin à Damas. Pour rappel, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe qui en est à sa deuxième visite en Syrie depuis sa prise de fonctions le 1er septembre, avait indiqué à son arrivée vendredi à Damas que ses discussions allaient porter sur “la nécessité de diminuer la violence actuelle et si possible de l'arrêter à l'occasion de Aïd al-Adha". Hier, il a appelé les belligérants en Syrie à proclamer “unilatéralement" un cessez-le feu pour la fête de Aïd al-Adha, en affirmant qu'il s'agit d'une “initiative personnelle, et non d'un plan détaillé de paix. C'est un appel à chaque Syrien". “Nous retournerons en Syrie après l'Aïd et si le calme s'installe réellement pendant cette fête nous continuerons à travailler sur une trêve durable", a-t-il souligné. Lakhdar Brahimi a révélé par la suite avoir contacté des dirigeants de l'opposition civile à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie, et les groupes armés à l'intérieur du pays. “Nous avons trouvé un accueil très favorable à notre appel", a-t-il indiqué. Dans ce cadre, l'Algérie a exprimé son soutien pour une trêve en Syrie lancé par l'Envoyé spécial de l'ONU et de Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, à l'occasion de la fête de l'Aïd Al Adha. Le ministère des Affaires étrangères a affirmé que l'Algérie, qui a toujours appelé au dialogue pour un règlement pacifique de la crise en Syrie, apporte son soutien ferme à l'appel de M. Lakhdar Brahimi, pour une trêve en Syrie à l'occasion de la fête de l'Aïd Al Adha". Plusieurs pays, les Etats-Unis, la Chine, le Koweït appuient l'appel du secrétaire général des Nations unies et du secrétaire général de la Ligue arabe pour que toutes les parties en Syrie mettent un terme à la violence qui a touché vendredi le Liban après l'assassinat du chef des renseignements de la police libanaise, attribué par l'opposition au régime syrien et qui fait craindre de replonger le pays dans la tourmente. L'attaque à la voiture piégée perpétrée à Beyrouth et qui a fait ressurgir le cauchemar des attentats qui ont ensanglanté la capitale jusqu'à un passé récent, a visé le général Wissam al-Hassan, qualifié de “fer de lance contre le régime syrien" par la presse. L'attentat a fait huit morts et 86 blessés selon une source gouvernementale. Sur le terrain, au moins dix personnes ont été tuées et 15 autres blessées dans l'explosion d'une bombe ou d'une voiture piégée dimanche matin sur la place de Bab Touma, un quartier chrétien de la vieille ville de Damas, devant le commissariat de police. L'armée de l'air syrienne a bombardé la ville d'Harasta-située à 10 km au nord-est de la capitale - où des combats se déroulaient. Les forces armées ont également pilonné les vergers de la ville voisine de Douma, la localité de Zamalka, ainsi que les villages de la Ghouta orientale. Elles se sont déployées dans la ville rebelle d'Artouz, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ces violences interviennent au lendemain d'une nouvelle journée sanglante qui a fait 130 morts à travers la Syrie - 44 civils, 44 combattants rebelles, et 42 soldats - selon le décompte de l'OSDH. M T