Les disciplines des arts martiaux, tels le vovinam vietvodao et le kung fu wushu, largement pratiquées dans la wilaya d'Alger, contribuent en plus de leurs objectifs sportifs, à renforcer les valeurs éducatives des jeunes pratiquants et forment un rempart contre les fléaux sociaux. «Les arts martiaux sont des disciplines éducatives qui enseignent au jeune athlète les principes de base de l'éducation et de la moralité, avant même de le former sur le plan sportif», a indiqué à l'APS, le président de la Confédération africaine de vovinam vietvodao, M. Mohamed Djouadj. «Notre priorité, avant de préparer l'athlète à livrer des combats, est de lui enseigner les méthodes d'acquisition de la santé physique et mentale. Viendra ensuite l'étape de la formation et de la préparation de l'athlète pour les rendez-vous compétitifs», explique M. Djouadj qui est également président de la Ligue algéroise des arts martiaux et entraîneur national de vovinam vietvodao. Dans la salle omnisports des Eucalyptus, à l'instar de beaucoup d'autres salles d'entraînement dans la capitale, les jeunes pratiquants des arts martiaux s'adonnent avec ferveur à leurs disciplines favorites. Quotidiennement, après les heures de travail ou de scolarité, ils affluent vers la salle omnisports des Eucalyptus, pour se défouler sur le tatamis, exhibant leurs forces et étalant leurs prouesses. A la fin des entraînements, ils auront, pour beaucoup d'entre eux, éliminé les énergies négatives. «Ces deux spécialités sont devenues très appréciées chez les jeunes qui aiment l'action et la pratique des combats sur les tatamis, et n'accordent pas beaucoup d'importance aux aspects trop techniques. Ils cherchent à se défouler et surtout combler leur vide», explique Djouadj. Les disciplines du vovinam vietvodao et le kung fu wushu, en dépit du manque d'infrastructures au niveau de la wilaya d'Alger, ont permis d'attirer plus de 4 087 licenciés, affiliés dans 40 clubs en vovinam et 3 700 dans 37 clubs en kung fu wushu, selon les dernières statistiques (2012), établies par la fédération algérienne des arts martiaux. L'équipe de Khemis Khechna (est d'Alger) du vovinam vietvodao est considérée comme un véritable exemple dans cette discipline (630 adeptes). Les deux salles réservées à la pratique de ce sport accueillent des dizaines de groupes durant la journée, sous la conduite de 15 entraîneurs, dont des champions du monde. L'Algérie s'affirme au plan international L'équipe dirigée par le technicien Sabeur Guendouzi, a inauguré dernièrement l'école nationale du vovinam vietvodao, qui va permettre d'attirer le maximum de jeunes et de les encadrer. Dernièrement la sélection algérienne de kung-fu (spécialité combat : wushu sanda) a remporté deux médailles (argent et bronze) au championnat du monde de la discipline disputé du 23 au 26 octobre à Fujiam (Chine). La médaille d'argent a été décrochée par Abdelhakim Moumou dans la catégorie -80 kg alors que la médaille de bronze est revenue à Abdelkader Chaabane (85 kg) qui s'est imposé face au Canadien d'origine algérienne, Nasrdine Zemal sous la houlette de l'entraîneur national Ismaïl Benkherchi. «C'est une réalisation sans précédent dans l'histoire de cette discipline en Algérie», a assuré Hakim Krineh, le directeur technique national de la Fédération algérienne des arts martiaux. Au niveau national, les compétitions sont dominées par les clubs établis à l'Est d'Alger qui imposent une suprématie sans partage. Djouadj qui est, en outre, entraîneur du club de Bourouba, a affirmé que les bons résultats obtenus par ses poulains sont le fruit de longues heures d'entraînement et d'un travail continu. «Nous comptons 180 licenciés dans toutes les catégories et quatre de nos athlètes sont en équipe nationale. Notre club est considéré comme un réservoir de talents pouvant représenter dignement les couleurs nationales lors des rendez-vous mondiaux», a ajouté Djouadj.