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Le moudjahid Hamiani Mohamed dit «Haritan», un stratège hors pair
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 11 - 2012

Enfant de Mascara, né en 1929 au douar El-Klaylia à Béni-Chougrane dans une famille noble proche du mausolée du saint Cheikh bel Hamiani, fief de ses ancêtres, fidèles alliés de l'Emir Abdelkader qui mirent à sa disposition les meilleurs de leurs cavaliers et de leurs chevaux, de son lieu d'apprentissage.
Il suit ses études à l'école Pascal Muselli qu'il a dû interrompre d'ailleurs pour s'engager très tôt pour la cause algérienne et commencer à militer, il fut ainsi de toutes les batailles jusqu'à l'indépendance voire même après en particulier les années 1990 puisqu'il s'est engagé à combattre aussi les islamistes terroristes durant la décennie noire qu'avait connue notre pays et ce, jusqu'à la fin de ses jours. Certificat de fin d'études primaires en poche, il se mit à rêver d'un avenir meilleur, tout en restant attaché à sa terre, à son pays : l'Algérie son éternelle passion, son grand amour... La répression féroce qui suivit l'insurrection du 8 mai 1945 où des milliers de manifestants sont abattus par l'armée française à Sétif, Guelma et Kherrata et les expéditions punitives, les ratissages qui ont duré plusieurs semaines pendant lesquelles même le bétail n'a pas été épargné...Sa famille comme toutes les familles algériennes est persécutée par l'armée française et dépossédée de ses biens matériels mais pas de sa dignité...Cette barbarie inouïe, où la «France des droits de l'Homme et des libertés» a atteint des sommets dans l'immonde, le plus souvent au nom de «la civilisation» l'indigne et l'exaspère. Hamiani Mohamed, nom de guerre Haritan : contraction de «Tahrir El-Watan » (libérer le pays) qui, à peine adolescent, découvre les horreurs du colonialisme. Humilié par cette énième injustice, sa volonté en sort encore plus déterminée, renforcée, son choix est fait et il est irréversible : c'est celui de la libération de l'Algérie, du joug colonial de plus en plus insupportable. La souffrance du peuple algérien et le sort réservé à la femme algérienne le révoltent, le militant et révolté Mohamed Hamiani est né. Il cherche alors comment participer activement à la libération du peuple algérien. Tout naturellement, il s'agrège à cette génération d'avant-guerre de Libération nationale, cette pépinière qui a donné naissance à la fibre patriotique et nationaliste que chaque Algérienne et Algérien conservent jalousement. D'abord il fut un militant actif au PPA (Parti du peuple algérien), puis au MTLD (Manifeste pour le triomphe des libertés démocratiques), à l'OS (Organisation spéciale), et enfin au FLN, il distribue des tracts, colle des affiches et organise des réunions aux côtés de militants célèbres et anonymes... Face à un ennemi brutal et impitoyable qui n'hésitera pas à utiliser les pratiques les plus viles pour contrecarrer les actions des libérateurs de notre nation et qui répliquera à chaque fois par une répression sanglante, la voie politique a très vite atteint ses limites. Seule la lutte armée, imposée par l'occupant, s'impose alors à lui et à ses camarades comme unique solution : c'est le déclenchement de la Révolution, le 1er novembre 1954. Le monde s'émeut du sort des Algériens, et l'internationalisation de la question algérienne ravive le militant convaincu qu'est Haritan et le porte tout naturellement aux armes. Hamiani Mohamed apporte donc sa pierre à l'édifice de la Révolution et s'applique à étendre la fibre libératrice qu'il porte en lui dans l'ouest algérien. Il acheta tenez-vous bien une première arme et se retira à son douar Kellal situé au mont de Béni-Chougrane pour s'entraîner, puis une deuxième, une troisième jusqu'à constituer un arsenal qu'il a mis au service de la Révolution... Il a choisi le corps des fidaiynes pour plusieurs raisons : d'abord parce qu'il est croyant et comme tout croyant son destin était placé entre les mains de Dieu chaque jour, il était prêt à la mort et à la capture... ensuite pour être au cœur même des villes, donc au cœur des dispositifs militaires et administratifs de l'ennemi et enfin pour étendre l'insécurité aux centres urbains afin de mieux déstabiliser et affaiblir l'armée coloniale. A Mascara, sa ville natale, il commet son premier attentat le 26 septembre 1956 sur la personne d'un collaborateur avec sa propre arme. Seul, il rentra chez lui et ne fut jamais inquiété pour cet acte. Mais son courage n'était plus à prouver, et ce premier attentat fut le point de départ d'une série d'autres qu'il commandita et accompagna personnellement partout dans la région, comme le célèbre incendie des 14 fermes qui permit de mobiliser l'armée française et de détourner son attention du passage d'un groupe important de Fidaiynes de Saïda à Sidi Bel-Abbès, la bombe déposée dans un café à Mascara ville par son propre frère Bouskrine alors âgé d'à peine 16 ans. La liste est longue... En militant convaincu et convaincant, il mit à contribution sa mère Zoulikha bent Bouskrine et son épouse qui récupéraient les armes après les attentats... Les deux femmes circulaient de «Trig el-kebira» (grande ruelle), à Sidi Bouskrine en passant par Baba Ali avec des haiks mrama ( voile traditionnel algérien) qu'elles jetaient sur les corps des Algériens abattus par l'armée française et quand elles n'en avaient plus c'est leur propre haik qu'elles enlevaient... A la maison en véritables complices elles cachaient les armes et les tenues prises à l'ennemi... « Haritan, le moudjahid était un stratège hors pair... », dira Si Abdelkader, compagnon d'armes. Arrêté en compagnie d'un groupe de scouts, il fut jugé et condamné pour atteinte à la sûreté nationale et terrorisme, puis incarcéré à Mascara, transféré à El-Asnam puis Oran d'où il continuait son action de chef de groupe Fida. Hospitalisé d'abord à Mascara suite d'un infarctus puis transféré une semaine après en France, cet homme humble et généreux nous a quittés un certain lundi 6 novembre 2006, pour rejoindre l'éternel à l'âge de 77ans. Il était entouré de ses enfants et petits enfants à l'hôpital Bichat de Paris. Reconnaissant son parcours hors du commun pour la patrie, il a été rapatrié le lendemain soit le 07/11/2006 et ce, grâce à l'intervention de la diplomatie algérienne à Paris. Il repose au cimetière Sid Ahmed Echadouli de Mascara, sa ville natale et de combat où les autorités civiles et militaires, frères d'armes et population lui rendirent aussi un grand hommage et baptisèrent le centre culturel à son nom près de l'université de Mascara une année seulement après sa disparition. Le hasard a voulu que sa dépouille soit rapatriée dans un avion appartenant à la compagnie Air Algérie baptisé «Beni-Chougrane», lieu de naissance du défunt moudjahid et enterré à quelques mètres du carré des martyrs... Hamiani Mohamed, «Haritan», était un glorieux militant de la guerre de Libération nationale, au parcours hors du commun qui, grâce à son engagement très jeune et son courage dans la lutte pour la liberté des générations futures, a été de ceux qui ont façonné un chapitre ô combien important de l'Histoire de l'Algérie... Un grand moudjahid certes mais aussi un mari, un père dans toute sa dimension. Que peut-on faire pour toi cher époux, cher père, cher grand-père, sinon dédier cette modeste pensée à ta mémoire à l'occasion du 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie? Ne dit-on pas que le souvenir a toujours cette force après la disparition d'un être cher, aimé et admiré de faire revivre les premiers instants de sa vie révolutionnaire...? Sa femme, ses enfants et petits enfants, son frère El-Hadj Abdallah, ses frères d'armes de Mascara, Alger, Oran, Paris, Lille, Boulogne- Sur- Mer et Besançon, demandent à tous ceux qui l'ont connu et aimé d'avoir une pieuse pensée pour lui. Il convient de rappeler que la famille a mis en avant le souvenir de cet homme qui restera dans nos mémoires mais aussi dans nos cœurs le fidèle ayant sacrifié toute sa jeunesse, fort de ses convictions, contre la colonisation de notre pays... Cette commémoration n'est donc qu'un témoignage à la noble lutte et l'intégrité du défunt qui restera très cher à jamais. Nous sommes toutes et tous fiers de toi et nous resterons toujours debout pour notre pays à qui tu avais tant donné, ta jeunesse, ton amour... Repose en paix El-Hadj Mohamed Hamiani et que ton repos soit aussi doux que ton cœur. Ta femme, tes enfants et petits-enfants.

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