Le prix international Omar-Ouartilane pour l'année 2012 a été remis, samedi à Alger, au journaliste français Edwy Plenel, fondateur du journal en ligne Mediapart, consacré à la liberté d'expression, à la défense de la démocratie, de la justice et des droits de l'Homme. Ce célèbre journaliste d'investigation français et ancien directeur de la rédaction du journal Le Monde, a donné une conférence pour les étudiants de l'Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information (ENSJSI) sur les vrais principes et valeurs du journalisme. D'emblée, le conférencier a souligné que le métier de journaliste ne «réside pas dans le support» mais l'important est dans le «contenu». Ce journaliste chevronné a développé trois points qui sont : qu'est-ce qu'un journaliste, qu'est-ce qu'un journaliste d'investigation et qu'est-ce que le numérique par rapport au journal en ligne. Pour le premier point, Edwy Plenel a indiqué que la mission du journaliste n'est pas d'écrire ce qu'il veut ou se faire plaisir, mais plutôt une mission sociale envers l'opinion publique. «Le journaliste a une responsabilité sociale envers le citoyen. Nous sommes chargés de lui fournir l'information pour qu'il soit autonome dans ses choix», a-t-il expliqué. Il a estimé que le journaliste n'a pas à «s'emparer des débats d'opinion», car selon lui, la liberté d'expression «n'est pas propre au journaliste, elle est le droit de tous». «Le rôle du journaliste est d'informer sur des vérités de faits. Quel que soit le moyen, l'enjeu est notre responsabilité envers le citoyen», a-t-il réitéré. Plenel en vient au deuxième point qui est l'investigation, en parlant de ses propres enquêtes, il a expliqué qu'il avait assumé sa responsabilité sociale et qu'il l'assumerait jusqu'au bout. «Je n'allais pas me censurer parce que je dérange des gens pour qui j'ai votés», a-t-il déclaré et d'ajouter : «le public a le droit de savoir tout ce qui se cache, notamment quand cela touche ses intérêts». Pour ce faire, le conférencier a mis en condition tout un écosystème, à savoir, une presse indépendante et pluraliste. «Nous, les journalistes, sommes du côté de la République qui est le peuple. Donc, nous avons le droit de nous mêler et de dire la vérité au peuple, de lui révéler des informations dans l'intérêt public», a-t-il affirmé. En estimant que les trois genres clés de notre profession sont le reportage, l'enquête et l'analyse, Plenel dira : «Au cœur de la transparence de cet idéal que j'ai toujours défendu, le journaliste, rigoureux, honnête devient un réformateur et est plus efficace qu'un éditorialiste», a-t-il encore ajouté. Défendre tous ces principes qu'il a soulevés tout en haut, dans la modernité, Plenel en vient au troisième point qui est le journalisme en ligne, qu'il a qualifié de «révolution démocratique et objective». «Ce bouleversement de la révolution numérique dans les médias ne démontre pas nécessairement la mort du journal en papier, c'est seulement une opportunité pour défendre métier journalistique approfondi, durable et participatif», a-t-il souligné. Selon lui, le journalisme en ligne «permet de démultiplier la profession» et de «créer une éducation permanente». La valeur du journalisme, sa qualité et son indépendance est une gratuité démocratique, dira, Plenel, pour conclure. Le lauréat du prix international Omar-Ouartilane pour l'année 2012, en l'occurrence Edwy Plenel, a exprimé ses remerciements pour cette initiative, soulignant son engagement à poursuivre sa lutte pour la défense de tous les idéaux.