Pour convaincre des administrés, il faut nécessairement argumenter, et si possible, sortir des sentiers battus. Il ne suffit pas de dire «je vais faire», il faut avoir de la conviction politique pour ceux qui se présentent comme candidats, et réaliser effectivement le programme pour lequel les électeurs ont mandaté les élus. A Sidi M'hamed, l'une des plus importantes communes de la capitale, la campagne électorale, au fil du temps passant, se durcit tout en s'épiçant à la limite du supportable. Sur les neuf formations politiques en conccurence, deux partis politiques semblent dominer les débats ; il s'agit de celle de Jil Jadid, une liste composée par des transfuges du FLN qui ont vu leur liste rejetée par le siège du parti FLN uniquement, parce qu'elle était confectionnée par les vieux militants de ce parti qui sont restés fidèles au mouhafadh tout en respectant le règlement intérieur du parti, et celle à proprement parler du FLN qui a reçu les faveurs du secrétariat général, et qui est pilotée par le maire sortant Bourouina actuellement faisant l'objet de poursuites judiciaires, après sa condamnation par la cour d'appel d'Alger à une peine de prison avec sursis d'une année, avec 500 000 dinars d'amende uniquement en ce qui concerne la gestion relative à l'exercice 2002/2007. Au regard de la loi en vigueur M. Bourouina n'aurait pas le droit de se présenter à ces élections, mais les choses étant ce qu'elles sont après le dépôt de plusieurs recours de la part des formations engagées dans ces élections. Il se trouve que la tête de liste tant contestée par la population de Sidi M'hamed est toujours en lice, et ce, en dépit des déclarations du ministre de l'Intérieur qui avait soutenu avant le dépôt des candidatures le 10 octobre 2012 que : «nul ne pouvait se présenter aux élections locales s'il est poursuivi par la justice ou s'il a fait l'objet de condamnation». Selon les organes de presse rapportant quotidiennement ce qui se passe en coulisses durant cette campagne électorale pour les locales, il est enregistré pas mal de dépassements, et pas mal d'anomalies un peu partout à travers le territoire national. Des élus jugés en première instance ou poursuivis se sont confectionnés des listes, dont ils sont têtes de listes sinon comme candidats figurant en bonne place. La Cnisel pour l'instant reste muette sur le sort des personnes jugées en première instance, en appel, ou qui ont interjeté l'appel devant les juridictions supérieures. Tous ces méandres juridiques répétitives laissent l'opinion publique perplexe au point où la crédibilité de l'Etat est remise en cause ; pourtant la loi autorise le wali territorialement compétent à prendre des dispositions protectionnistes en suspendant de leurs fonctions les élus supposés coupables jusqu'à ce que le jugement définif soit prononcé par l'instance juridique traitant le ou les dossiers. En cas de relaxe la loi précise que l'élu réintingre sa fonction normalement. Plusieurs partis dont le RCD, le RND et Jil Jadid auraient introduit des recours auprès de la Commision nationale de surveillance des élections pour demander à ce que la loi soit appliquée concernant la candidature de Bourouina. Tout en continuant leur campagne de proximité, les partis en lice restent suspendus plus ou moins à la décision que prendra la Cnisel. Si les candidats de Jil Jadid travaillent dans la sérénité sans se soucier trop si Bourouina sera maintenu ou non comme candidat par la Cnisel, il n'en est pas de même pour certains habitants de la localité de Sidi M'hamed qui ont pris attache avec La NR pour nous signaler que l'ex-président de l'APC de Sidi M'hamed sachant la réticence à son égard de la majorité des habitants, aurait lors de sa tournée dans les groupes pris des précautions pour le moins bizarres pour une tête de liste en campagne de proximité. Il semble que des types notoirement douteux qui avaient l'air d'être des gardes-du-corps aient traversés tout le quartier avec en première ligne des éclaireurs, portables constamment collés à l'oreille pour informer le groupe entourant Bourouina du climat hostile les attendant. Si personne n'a vu des épées ou des couteaux, d'aucuns penseraient que les accompagnateurs étaient vraisemblablement armés de bombes lacrymogènes. On aurait dit qu'il s'agissait d'une haute personnalité de l'Etat en visite officielle, nous confie un témoin. Le maire sortant arrivant au 3e groupe après avoir fait des promesses qu'il ferait mieux que ses deux premiers mandats parce que ses collaborateurs directs ne l'auraient pas laissé travailler. Le témoin nous signale que la tête de liste FLN a fait sa prière au 3e groupe sous une surveillance extrêmement vigilante de ses accompagnateurs soulignant : « j'ai été surpris qu'il ait fait sa prière sans au préalable faire ses ablutions après 4 heures de traversée des quartiers». En tout état de cause, les jours prochainst seront déterminants. Les candidats de Jil Jadid se disent déterminés à gagner ces élections, et nous promettent bien des surprises étant donné que Bourouina pense qu'il lui faut gagner au moins 18 sièges sur 23 pour qu'il puisse enfin penser à travailler pour les administrés de Sidi M'hamed. Le 20 novembre 2012, lors du meeting programmé à la salle «Sierra Maestra», les candidats de Jil Jadid promettent que les débats avec la population seront d'un vif intérêt pour saisir toute l'importance d'un enjeu électoral entre une équipe sortante vivement contestée, et une équipe de Jil Jadid prônant un changement radical.