Boudjemâa Karèche, l'ancien et incontournable directeur de la Cinémathèque algérienne, vient d'éditer un livre intitulé L'Héritage du charbonnier, vie et œuvre de Mohamed Bouamari. Ce livre de192 pages se donne à lire d'un seul trait tant l'histoire est intéressante. Dans un style très aéré, Boudjemâa Karèche, revient sur la vie et l'œuvre de l'un de ses regrettés amis, le réalisateur Moahmed Bouamari. Tel un film qui se voit, l'auteur Boudjemâa Karèche invite le lecteur à revenir sur des voyages, effectués en groupe avec le regretté artiste. Certaines époques révolues à jamais sont racontées avec une pointe au cœur. Dans l'avant propos, Boudjemâa Karèche revient sur le pourquoi et le comment de l'écriture de cet essai. Il explique que c'est à la suite d'une rencontre avec Fettouma Bouamari et ses filles, quelques jours après le décès qu'il a eu l'audace et le courage de se lancer dans l'écriture du Charbonnier. «Comme nous aimons tant à dire : «Lorsque nous donnons notre parole, c'est pour la retenir», et nous en sommes fiers, aujourd'hui d'offrir aux lecteurs un livre sur l'œuvre et la vie de Bouamaari. Cette première explication n'est certainement pas suffisante pour étayer nos motifs car, non seulement, nous aimons les films de ce réalisateur mais, de plus, nous avons toujours apprécié sa présence et son amitié. Nous nous sommes toujours sentis proche de lui. En outre, il nous a aidé de fort bonne manière, à animer et à défendre la Cinémathèque algérienne» lit-on. L'Héritage du charbonnier est un essai qui revient sur des moments de situations vécues avec le réalisateur Mohamed Bouamari. Boudjemâa Karèche propose un cheminement des déplacements effectués en Algérie et à l'étranger. Ces moments vécus avec le défunt, Boudjemâa Karèche les a voulus avant tout comme il le souligne si bien dans ses écrits «Ces moments sont vrais et ils nous permettent de rendre compte de la façon la plus fidèle et sincère possible ce qu'était cet immense créateur. Notre tâche est certainement ardue et difficile, mais nous la savons aussi utile que précieuse». Mohamed Bouamari a sillonné certaines wilayas du pays en compagnie d'amis dont le directeur de la Cinémathèque algérienne Boudjemâa Karèche pour promouvoir certains films dont Le Charbonnier. Bouamari avait cette passion pour le 7e art. Il avait ce désir de créer, de montrer et de débattre de ses créations cinématographiques. Le défunt se faisait une obligation de cibler certains villages socialistes, pour projeter et en plein air ces productions cinématographiques «Où toutes les femmes du village étaient sagement assises devant l'écran et nous pûmes constater même qu'elles s'étaient préparées pour la circonstance... Et la projection commença... L'atmosphère était dense, tant les spectateurs vivaient profondément le film. Pendant la séquence où le charbonnier gifle sa femme par désespoir et misère, Bouamari... aperçut des larmes qui scintillaient... Il ne put retenir les siennes», écrit Karèche. Saïda, Batna, Sétif, Biskra, Miliane, Tizi Ouzou, Oran, Yakouren Tunis, Ouagadougou, Pékin, et Aix en Province sont autant de voyages qu'a effectués Mohamed Bouamari. La deuxième partie de cet essai revient sur les longs métrages qu'a réalisés Mohamed Bouamari tout au long de sa riche carrière dont entre autres Le Charbonnier, Le Refus, Premiers pas, Tlemcen, à l'ombre des remparts. Il est à noter que ce livre succulent est agrémenté de belles photos en noir et blanc. Cet essai se referme sur un portrait croisé du couple Bouamari. Un couple qui a su apporter à leur couple harmonie, entente et amour.