Des miliciens islamistes qui se sont autoproclamés «gardes de la révolution» ont attaqué à l'arme blanche les membres de la section syndicale faisant plusieurs blessés parmi ses militants. Depuis la prise du pouvoir par les Islamistes, les milices de ladite « Protection de la révolution» sèment la terreur en Tunisie. L'attaque intervient au moment où les syndicalistes célébraient la commémoration du 60e anniversaire de l'assassinat du leader syndicaliste et nationaliste, Farhat Hached, au siège de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Selon un responsable du syndicat, des centaines de miliciens islamistes ont attaqué à l'arme blanche les membres de l'UGTT devant leur siège. «Les assaillants ont utilisé des bombes à gaz, des couteaux, des bâtons et de grosses pierres», a-t-il ajouté. L'attaque a fait plus d'une dizaine de militants de l'UGTT dont l'état de santé de certains s'avère inquiétant, ont annoncé plusieurs médias sur place. Selon d'autres sources on dénombre plus de 20 blessés dans ces affrontements sanglants, parmi lesquels deux membres du bureau exécutif de l'UGTT, Hfaïedh et Samir Cheffi, d'autres syndicalistes, dont certains sortiront avec des contusions diverses ou des blessures ouvertes, à la tête notamment. Des blessés sont également répertoriés côté manifestants. Les syndicalistes ont accusé, outre les membres de la Ligue de protection de la révolution, le mouvement Ennahdha comme étant à l'origine de cette attaque violente qui tend à ébranler le syndicat. M. Hassine Abbassi, secrétaire général de l'UGTT, a tenu, dans l'urgence, un point de presse au cours duquel il a pointé du doigt les pratiques violentes et obscurantistes qui préparent le terrain à la renaissance de la dictature. «Nous aurions aimé que la commémoration du 60e anniversaire de la mort de Farhat Hached soit une fête», a déclaré le secrétaire général de la principale centrale syndicale tunisienne. Malheureusement les festivités se sont transformées en violences, a-t-il ajouté. Le ministère de l'Intérieur a publié un communiqué par lequel il déclare que les violences sont survenues suite à la présence de militants affiliés à la Ligue de «protection de la révolution», devant le siège de l'UGTT, ce qui a donné lieu à des violences des deux côtés. Dans ce communiqué, le ministère de l'Intérieur affirme également son attachement et soutien à la Centrale syndicale et à son histoire, tout en déclarant que la marche de l'UGTT était prévue et que les forces de l'ordre étaient présentes pour séparer les syndicalistes et les manifestants qui leur sont hostiles. Après avoir attaqué les bars, les salles de cinéma et de théâtres, les hôtels touristiques et les artistes, les milices de la «garde de la révolution» visent les symboles de la République à l'image de la section syndicale. A la suite de cette agression, les militants de l'UGTT envisagent d'appeler à une grève générale pour paralyser le pays. Ces événements interviennent au moment où des scènes de violences sont signalées dans l'ensemble des régions du pays. Les derniers affrontements ont eu lieu dans la ville de Séliana où plus de 500 personnes ont été blessées. Des observateurs et des politiciens tunisiens n'écartent pas une seconde révolution dans ce pays.