C'est non sans un esprit de revanche que le candidat du RND, Slimani Djamel, a été élu sénateur. On se rappelle que lors du mandat précédent pour l'Assemblée populaire nationale (APN), ce cadre financier des impôts originaire des Issers a été retiré de la liste des élus quelques jours seulement après avoir reçu son badge de député et ce, au profit d'un élu FFS. C'est donc quelque part une justice. D'autant plus que son parti a remporté haut la main les sénatoriales avec 185 voix des grands électeurs. Le FLN avec son candidat Sebaoui se retrouve à la seconde position avec 135 voix seulement sur 585 inscrits dont 446 votants, 40 bulletins nuls et 39 abstentions. La surprise est venue du candidat ANR, Bélaïd Sid Ali, promoteur immobilier de son état, qui a enregistré le score de 97 voix, loin devant Mokrani (65 voix), le candidat malheureux du FFS. Un autre candidat, Medad Sadek du PRP, a également fait sensation avec 32 voix alors que c'est sa première entrée en politique. Ainsi, les traditions de vote semblent totalement dépassées au profit d'une nouvelle approche électorale où le pouvoir de l'argent dicte les comportements électoraux même au sein des partis politiques. Le temps du militant discipliné avec des intentions de vote préalablement connues est révolu. C'est ce qui explique que le candidat d'un parti peut obtenir un score en-dessous du nombre de ses coéquipiers dans le même mouvement politique. Il y a aussi des prémisses de ce que seront les élections présidentielles de 2014 où des lobbys financiers pourront d'ici là avoir leur mot à dire. On cite à Boumerdès le cas de cet entrepreneur, malheureux candidat aux sénatoriales qui, s'il avait eu plus de temps aurait pu «s'octroyer» un siège. Car, se plaisent à faire remarquer certains observateurs, l'enjeu est devenu aujourd'hui économique avec les contrats juteux et les projets d'investissements où l'obtention d'assiettes foncières nécessitent des appuis politiques. L'année 2013 promet des révélations sur les intentions des uns et des autres en prévision de la présidentielle. Les mouvements de redressement au sein des deux grands partis de l'alliance présidentielle que sont le RND et le FLN sont précurseurs de ce que sera la course aux élections pour la magistrature suprême. Certains indiscrétions dans les états-majors annoncent déjà «une mise à l'écart» déguisée en poste d'ambassadeurs de Ouyahia et Belkhadem. Ballon d'essai ou prémisses d'une nouvelle configuration politique de l'Algérie ? En tous cas les mouvements de redressement redoublent de férocité pendant que le FFS, qui signe son retour sur la scène politique après avoir végété au niveau régional, prépare l'après Aït Ahmed.