«Nous sommes au courant de ce réajustement tarifaire, mais nous ne pouvons pas l'appliquer puisque nous n'avons pas encore reçu le barème des tarifs de la part de la Fédération nationale du transport des voyageurs», a indiqué un receveur d'un bus reliant Tessala El-Merdja à Alger. Les chauffeurs de taxis et de bus d'Alger ne sont pas encore au courant de nouveaux barèmes tarifaires à appliquer. Ils continuent à appliquer, au demeurant, les anciens tarifs. Pour sa part, le chauffeur d'un minibus sur la ligne Ruisseau-Birkhadem a dit qu'ils ne sont pas encore informés sur les nouveaux tarifs. Il affirme «qu'on continue toujours à appliquer l'ancien tarif puisque aucune note ne nous a été encore transmise par la Fédération». De son côté, un chauffeur de taxi à la station du 1er Mai s'est dit étonné de voir l'information sur ces augmentations sur une chaîne de télévision privée, sans être informé par le syndicat de la corporation. Le manque de communication a chamboulé les transporteurs d'Alger. Par ailleurs, le président de la Fédération nationale du transport des voyageurs et de marchandises, Abdelkader Bouchrit, a souligné que la note du ministère concernant ce réajustement «n'est pas claire». Un aveu qui dit long sur l'anarchie qui règne dans le secteur du transport à Alger. Il soulignera au passage que l'organisation qu'il représente «n'a pas reçu une copie de cette note». Notre interlocuteur n'a pas hésité même d'afficher son désaccord avec ces nouvelles mesures qui n'arrangent personne. «Nous ne sommes pas d'accord sur la teneur de cette note que nous avons apprise à travers la presse nationale», indiqua-t-il. Si cette nouvelle tarification est appliquée, une grande partie des lignes ne sera pas touchée, car ne dépassant pas les 10 km, selon le même responsable qui a indiqué, en outre, avoir contacté les services du ministère des Transports pour plus de détails concernant cette note, mais ils n'ont reçu aucune réponse. Le président de l'Union nationale des chauffeurs de taxi, Hocine Aït Braham, a précisé de sa part que la mise en œuvre immédiate de la nouvelle tarification était impossible en raison de la nécessité de mise à jour des logiciels des compteurs de taxis. Ajoutant qu'une réunion regroupant les représentants de cette organisation avec des responsables du ministère des Transports est prévue la semaine prochaine pour définir les modalités d'application de cette augmentation tarifaire. Aït Braham a rappelé que l'Union qu'il représente revendiquait depuis 10 ans une révision des tarifs du transport en taxi. Il a estimé que cette nouvelle hausse «n'est pas suffisante», tout en appelant à l'application d'augmentations tarifaires souples en fonction de la longueur des lignes et de la densité du trafic. «Nous avons également proposé d'introduire de nouvelles mesures de soutien aux chauffeurs de taxi comme l'octroi de crédits bancaires sans intérêts, l'effacement des dettes fiscales et l'annulation de la taxe du véhicule neuf», a-t-suggéré. Pour rappel, le ministre des Transports avait annoncé lundi de nouveaux réajustements des tarifs, applicables à partir du 1er janvier pour le transport collectif urbain de voyageurs et du transport par taxi, et que cet ajustement tarifaire intervient dans le cadre de la prise en charge «objective et progressive» de l'évolution des différents constituants des coûts d'exploitation des moyens de transport des voyageurs. Le ministère compte par ailleurs annoncer incessamment les réajustements concernant les tarifs à appliquer pour le transport routier des voyageurs au-delà de 30 km (inter-wilayas)