Cela dit, faudrait-il compter avec une Russie décidée à soutenir le gouvernement de Damas en dépit de la campagne médiatique dont elle fait l'objet de la part des «Amis de la Syrie». Dans ce contexte, avec sa puissance en déclin, Washington n'a pas pu conserver la Russie en dehors de l'OMC. Le congrès a montré son impotence en ferrant la normalisation du commerce avec la Russie avec ce qui est appelé «la règle de Magnitsky». Pour rappel, Sergeï Magnitsky était un avocat russe qui représentait une firme d'investissement britannique accusée de fraude fiscale en Russie. Apparemment, la firme britannique a donné des informations aux médias supputant une malversation du gouvernement et une corruption active au sein des entreprises d'Etat russes. Toutefois, ce dernier avait plaidé qu'elle n'avait pas commis de fraude fiscale, mais qu'elle constituait en fait la victime d'une fraude. Arrêté par les Russes, Magnitsky décède en prison. Voilà qui va permettre au Congrès américain, agissant sur la supposition infondée que Magnitsky fut torturé et assassiné, d'épingler la loi sur la normalisation du commerce avec une provision qui requiert le gouvernement américain de diffuser une liste d'officiels du gouvernement russe qu'on croit ou imagine être impliqués dans la violation des droits de l'Homme et de geler les avoirs de ces membres du gouvernement russe ainsi que de leur refuser tout visa pour voyager aux Etats-Unis. Considérant la croyance abusive de Washington de ce que sa loi est la loi universelle de l'humanité, Washington s'attend, plus que probablement, à ce que chaque pays mette en pratique ses édits ou soit sanctionné à son tour. Le gouvernement russe trouve «la règle Magnitsky» amusante. Voilà le gouvernement russe accusé sans l'ombre d'une preuve, d'une mort par torture, tandis que Washington baigne dans les morts par torture d'Abu Graïb à Guantanamo Bay en passant par les centres de torture secrets de la CIA et les attaques par drones et sans relâche, d'enfants jouant au football, de cérémonies de mariage, d'enterrements, de cliniques médicales, d'écoles, de fermes et de travailleurs sociaux. La preuve a été faite que Washington a torturé à mort un nombre d'individus et a fait de fausses confessions, ainsi que d'avoir fait exploser des milliers d'innocents décrits dans les rapports comme des «dégâts collatéraux». Personne, sauf Washington et ses laquais, ne nient ceci. Mais un seul faux pas présumé russe contre les droits de l'Homme, amène un acte sérieux du congrès, le tout sur la supposition de la violation des droits d'un avocat russe. Ainsi, pour reprendre l'expression d'un analyste : «Washington est comme le poivrot dans un bar qui cherche la bagarre». Washington crâne, mais la Russie et la Chine ne vont plus s'embarrasser avec un freluquet financièrement exsangue et militairement complètement étiré. Les dernières nouvelles de l'échiquier nous informent sur l'envoi du destroyer américain Mahan doté de système de défense antimissile vers les côtes syriennes. En contrepartie, le grand navire russe Novotcherkassk a quitté la base navale à Novorossiïsk et se dirige vers le port syrien de Tartous. Et la partie continue... (Suite et fin)