Il n'y a plus de doute, la saturation de nos voies et réseaux routiers est criante et les désagréments causés aux automobilistes deviennent une hantise en bonne et due forme, à la faveur du développement économique, qui s'en est suivi par une évolution, voire une explosion d'un parc automobile. «Les embouteillages et leurs impacts sur la vie du citoyen». C'est la thématique d'une journée-débat qu'a abritée le forum El Chaâb. Animé par un représentant de la DGSN, un médecin et un psychoclinicien, cet espace est longuement revenu sur la congestion de nos routes, un scénario renouvelé, tous les jours que Dieu fait, matin et soir, avec toutes ses conséquences sur les automobilistes, mais aussi les secteurs économiques qui subissent des pertes considérables, allant de l'absentéisme, à la réduction des heures de travail, en passant par la révision à la baisse de la rentabilité, sans oublier le stress qui guette les habitants des grandes villes. Il n'y a plus de doute, la saturation de nos voies et réseaux routiers est criante et les désagréments causés aux automobilistes deviennent une hantise en bonne et due forme, à la faveur du développement économique, qui s'en est suivi par une évolution, voire une explosion d'un parc automobile. En effet, estimera le sous-directeur de la circulation à la DGSN, Mohamed Tatachek, de nombreux facteurs ont contribué à l'émergence des embouteillages, à commencer par l'activité économique, l'augmentation du parc automobile ces dernières années à la faveur des crédits automobiles. Pas moins de 6,3 millions de véhicules ont été recensés, en 2012, une masse qui s'avère être énorme pour un réseau routier qui ne dépasse point les 12 600 km, concentrés plus particulièrement au nord du pays. Le représentant de la DGSN est formel. Les embouteillages ne connaissent plus d'heures de pointe, ni de points noirs. Cet état de fait s'explique, selon l'intervenant, par une utilisation démesurée du véhicule particulier au détriment des moyens de transport collectifs lesquels souvent offrent des prestations en deçà des attentes des usagers. Il ne manquera pas de souligner l'exode rural vers Alger, la concentration des activités administratives et économiques dans la capitale et le manque de parkings et d'aires de stationnement. Pas moins de 1 000 véhicules tournent quotidiennement à Alger avant de trouver un espace pour garer sa voiture. Pour le sous-directeur de la circulation de la DGSN, les dispositions prises par les autorités, à l'image de l'interdiction des poids lourds en ville entre 7h et 20h, ainsi que la consécration d'un couloir pour ces derniers reliant le port d'Alger à certaines bretelles de l'autoroute, la réalisation de trémies n'ont pas eu raison des embouteillages, bien au contraire, tous ces projets n'ont fait que transférer le problème ailleurs. Quelque 300 000 véhicules entrent dans la capitale quotidiennement en provenance des wilayas limitrophes et autres qui aggravent davantage la situation. L'intervenant rappellera que durant 2012, les 1 114 barrages dressés par la Sûreté nationale ont contrôlé 701 319 véhicules, entraînant 4 573 délits, 31 008 immobilisations, 2 782 mises en fourrière et 31 325 retraits de permis de conduire. M. Tatachek citera également, parmi les causes des embouteillages, les travaux de maintenance et d'entretien de certaines entreprises qui devraient se dérouler la nuit, le manque de feux de signalisation ou encore l'anarchie que connaît l'activité de transport des voyageurs. S'exprimant pour sa part, le Pr. Bengoumia Abdelouahab, les embouteillages sont le fléau du siècle qui mène droit au stress lequel est à l'origine de nombreux problèmes sociaux. Le professeur est catégorique : le stress entraîne toutes les pathologies. Une étude réalisée, il y a une année, a démontré que le niveau de stress dans le monde a augmenté de 24% chez les hommes et de 18% chez les femmes. Le lien entre les embouteillages et le stress est important et toutes les études prouvent le rapport entre ce dernier, la sédentarité et les maladies cardiovasculaires, respiratoires et les cancers, l'hypertension artérielle et le diabète. Rester immobilisé dans son véhicule, dans la circulation, c'est stresser, c'est absorber des quantités énormes de plomb et de CO2, poursuivant qu'une étude réalisée par l'université de Blida, en 2010 a démontré que sur un échantillon de 900 étudiants, 60% sont atteints du syndrome de la fatigue. Intervenant de son côté, M. Benhalima Messaoud, psychoclinicien, insistera sur l'intérêt de changer les comportements des automobilistes, à commencer par la famille et l'école pour lutter contre certains comportements contradictoires avec nos traditions, rappelant l'importance de revoir la répartition des tranches de travail pour minimiser l'encombrement du réseau routier. En attendant de se pencher sur ce fléau, Alger continuera de crouler sous le poids des embouteillages.