Ne dit-on pas que «la critique est aisée et l'art est difficile, et les deux ne sont pas commodes» ? Nombreux sont ceux, qui profitent d'une défaite des Verts pour s'afficher en experts ou en consultants incontournables. C'est connu, et c'est un éternel refrain qui est proposé au grand public, après chaque compétition internationale. C'est d'ailleurs le cas, juste après le coup de sifflet final de la rencontre qui avait opposée la sélection algérienne à la Tunisie. Autant la veille, on a eu droit à des commentaires appuyés par des références qui expliquent que tout est possible, autant après la défaite, c'est une avalanche de critiques souvent acerbes qui vient engloutir ce qui avait été dit la veille. Un ex-joueur de l'équipe nationale qualifiera les joueurs des Verts, de non professionnels : «nos joueurs ont joué n'importe comment. On a l'impression de voir des joueurs qui ne sont nullement professionnels. Quand je vois un Mesbah et un Feghouli faire une aussi médiocre prestation en qualité de professionnels, je conclus qu'ils ne sont pas des joueurs de grande valeur.» Triste constat de la part d'un ex-joueur de la sélection qui a connu, lui aussi dans sa vie de footballeur, des défaites et des victoires. Est-il juste de condamner l'équipe qui fournit une excellente prestation ? Et ce soir face au Togo, comment réagiront-ils, ceux qui soulignent avec force, «il faut être réaliste. Ce serait vraiment très dur de se qualifier après avoir perdu un premier match de groupe de cette importance...» Pendant ce temps, sur un plateau d'une chaîne télévision privée maghrébine (Nessma), un débat autour de ce score fait rage. Un des consultants connu pour ces analyses, «n'a pas hésité à dénoncer le faible niveau du sélectionneur en la personne de Trabelsi». «Le monde sportif n'est pas dupe», dira-t-il. Les joueurs peuvent se tromper pendant une demi-heure mais pas pensant une heure trente de jeu. Il ajoute, «dans cette rencontre, il y avait du côté des Tunisiens, une défaillance tant au niveau tactique, individuel que collectif. Je dis et j'assume qu'il y a eu un hold-up d'une victoire. On a volé la victoire aux Algériens. S'agissant des Verts qui développent une excellente tactique, ils doivent améliorer leur pressing s'ils veulent allez plus loin». Un constat qui vient arroser l'arbre de l'optimisme. D'autres qui maîtrisent un tant soit peu le football et sur une chaîne algérienne, condamnent aussi les Fennecs alors que la veille de la rencontre, la victoire était algérienne. Sur Al Jazera, un Tunisien chevronné, explique que les Algériens étaient meilleurs sur le terrain, qu'ils avaient développé un jeu plaisant, mieux que leur adversaire, la victoire ne démontre absolument rien. «Je suis convaincu qu'au prochain match, il y aura une ambiance toute particulière. J'ai confiance en ces jeunes professionnels... J'ai suivi avec intérêt la rencontre et j'ai été admirablement surpris pas le jeu collectif. Mais il est vrai qu'ils manquaient un coup de fouet au niveau de l'attaque...», déclare-t-il. Feghouli pour sa part, reconnaît lors d'une interview que «les choses se compliquent... ça va être dur de passer au second tour, mais il ne faut rien lâcher. Nous avons encore deux matchs à jouer, il faut jouer nos chances jusqu'au bout». Le sélectionneur Halilhodzic, repris par un journal français, dira «on a eu 15 tirs, contre 4 pour les Tunisiens, on a eu plus de 10% de possession de plus, on avait toutes les statistiques de notre côté mais on a perdu, c'est la réalité du résultat qui nous fait vraiment mal, a-t-il dit. Je suis le premier responsable, c'est la faute de Vahid, laissez les joueurs tranquilles». Mais derrière ces avis des uns et des autres, il y a ce magnifique public qui a fait le déplacement et qui espère avoir raison : battre le Togo ! Sinon «pourquoi avons-nous accepté de faire des milliers de kilomètres pour soutenir nos Fennecs. Nous sommes ici, présents nous continuerons à l'être parce que nous avons une totale confiance en notre sélection...» D'autres supporters plus avertis dénonçaient les erreurs commises plutôt pas le sélectionneur que par les joueurs. Alors, allons-nous rester à ce niveau de la critique sans pour autant changer de discours qui remonterait le moral à ceux qui ont une mission à accomplir ? Une défaite ne devrait pas être un appel à un lâchage de l'Equipe nationale qui avait fourni, à notre humble avis, un excellent travail durant toute la partie.