Le chef de l'opposition syrienne, Moaz Khatib, s'est déclaré prêt lundi à dialoguer avec le vice-président Farouk al Chara, ajoutant que la balle était dans le camp du régime syrien. Interrogé par la chaîne de télévision Al Arabia, il a ajouté avoir discuté avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akhbar Salehi, de la nécessité d'éviter que la guerre civile en Syrie ne tourne au conflit entre chiites et sunnites, susceptible de s'étendre à toute la région. «Je demande au régime, s'il accepte l'idée, d'envoyer Farouk al Chara, afin que nous puissions nous asseoir (et discuter)», a dit Al Khatib. «La balle est maintenant dans le camp de l'Etat (syrien), pour qu'il accepte des négociations en vue d'un départ, avec le moins de pertes que possible.» Le président du Conseil national syrien (CNS) a précisé avoir demandé à l'Iran de transmettre son offre de négociation. Moaz al Khatib a opéré un changement d'approche la semaine dernière en se disant prêt à des discussions, hors de Syrie, avec des émissaires du président Bachar al Assad. Il réclame en contrepartie la libération de quelque 160 000 détenus. Cet appel a suscité des critiques au sein même de l'opposition, où certains refusent tout compromis avec le président syrien et exigent son départ sans conditions. Dans un entretien diffusé dans la journée par une autre chaîne arabe, Al Djazira, Al Khatib a exhorté le président syrien à répondre favorablement à son offre de dialogue qui, a-t-il précisé, doit «aider le régime à partir de façon pacifique.» «Le régime doit clairement prendre position. Nous disons que nous tendons la main dans l'intérêt du peuple et pour aider le régime à partir de façon pacifique.» «Les grandes puissances n'ont aucune vision (...) Seul le peuple syrien peut décider de la solution», a dit encore le chef de l'opposition. Il a ajouté, sans donner de détails, que la création d'un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs constituait l'une des options en discussion. «Nous trouverons une solution, il existe de nombreuses clés. Si le régime veut un règlement (de la crise), il peut y prendre part», a-t-il dit. Interrogé lundi sur la chaîne de télévision libanaise Al Mayadine, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a répété que la guerre n'était pas la solution en Syrie et a souhaité que toutes les parties parviennent à un accord national. «La guerre n'est pas la solution (...) Un gouvernement qui s'impose par la guerre, les choses seront très difficiles pour lui... Il faut éviter une guerre de religion en Syrie», a-t-il dit. «Nous croyons que le peuple syrien a le droit de décider qui doit rester ou s'en aller (...) Il faut tâcher de parvenir à un accord national et à des élections libres», a-t-il dit.