Problème de comportements ou de prise de conscience, peu importe les causes tant la finalité est dramatique ! En moins de deux mois, soit depuis le début de cette année, l'on compte en Algérie 48 décès par asphyxie dont plus d'une trentaine de victimes rien qu'en ce mois de février qui a coïncidé avec un temps glacial. Le dernier cas en date a été enregistré hier, à Béjaïa, où un homme de 33 ans a péri dans la commune de Tichy suite à l'inhalation du monoxyde de carbone. Selon les statistiques de la Protection civile, ce sont au final plus de 335 personnes qui ont été sauvées d'une mort certaine après avoir été incommodées par les gaz brûlés pour un total de 243 interventions effectuées par les pompiers. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Batna (6 décès). L'année passée, le bilan portait sur près de 170 victimes alors qu'en 2011, l'on a enregistré 187 décès et 1 244 personnes intoxiquées mais sauvées quand même. «Il ne s'agit-là pas de circonstances imprévues, car la majorité des cas enregistrés dans notre pays sont dus à des manquements en matière de prévention», regrette le sous-directeur de l'information et des statistiques au niveau de la Direction générale de la Protection civile. Le commandant Achour impute à ce sujet cette spirale meurtrière à de nombreux facteurs dont la plus importante reste le manque, pour ne pas dire l'absence carrément, de ventilation dans les foyers sujets à ce genre d'accidents. La non-conformité des équipements de chauffage et leurs mauvais montage et mise en œuvre sont également derrière le drame qui endeuille de plus en plus les familles algériennes. «Le personnel chargé de cette tâche doit être suffisamment qualifié et compétent pour éviter tout dysfonctionnement dans la marche de ces appareils de chauffage», soulignera-t-il encore, recommandant au passage d'adopter une attitude adéquate. Un dernier facteur et pas des moindres contribue à cette hécatombe, en l'occurrence la circulation dans le marché algérien d'équipements de chauffage de piètre qualité. Des véritables machines de la mort, assurent les spécialistes. Des produits généralement chinois qui sont très prisés en raison des prix plus que concurrentiels qu'ils affichent. «Ne répondant nullement aux normes de sécurité requises dans de telles circonstances, ils constituent un danger réel pour la vie des gens. D'où l'appel à la vigilance que nous lançons chaque jour en direction des citoyens», avertit le commandant Achour qui rappelle que la Protection civile a organisé prématurément des campagnes de sensibilisation pour alerter les citoyens sur les dangers de l'inhalation du monoxyde de carbone. A coups de spots TV et radio, des caravanes de sensibilisation sillonnant l'intérieur du pays ou des journées portes ouvertes, tout a été fait mais sans malheureusement donner de résultats positifs si l'on se fie aux statistiques. Et force est de reconnaître que les consignes de sécurité ne sont pas toujours respectées. Peut-être qu'il faut songer à d'autres moyens, plus efficaces, pour faire passer le message. Des citoyens proposent par exemple l'exploitation à bon escient des factures d'électricité de la Sonelgaz en y collant des recommandations à suivre. «Pourquoi pas dans la mesure où cette facture pénètre jusqu'à la maison et circule facilement entre les mains de la famille», arguent-ils.