Le club scientifique Afak de l'université M'hamed-Bougara de Boumerdès a organisé le 24 et le 25 de ce mois le 4e symposium national sur l'énergie à la salle des actes. L'ouverture inaugurale a eu lieu en présence du représentant du ministère de l'Enseignement supérieur, de la rectrice de l'université et du directeur général de l'Inped. La première intervention inscrite dans le programme du symposium portait circonstanciellement sur la célébration de l'évènement. «Les objectifs de la nationalisation des hydrocarbures ont -ils été atteints ?». L'orateur, le professeur Reghis Rabah consultant en économie à l'institut national de la productivité et du développement de Boumerdes , a retracé l'historique qui a abouti à cette nationalisation, un certain 24 février 1971. Il a révélé que la question de la nationalisation figurait déjà comme projet dans les accords d'Evian et dans la Charte d'Alger. L'Algérie prendra ensuite comme «modèles de nationalisation, ceux du Mexique et de l'Iran en 1961». Il reviendra également sur la création de Sonatrach en 1963 grâce à la coopération américaine. Puis ce fut les modèles cubains et russes qui prendront la relève lors de la création de l'Institut national des hydrocarbures et de la chimie (INHC) qui se muera par la suite en Institut national des hydrocarbures (INH) et l'Institut national du pétrole (IAP). Les exploitations pétrolières et gazières ont engrangé, selon le Pr. Reghis, 800 milliards de dollars, soit 47,7% du PIB. Le résultat est, selon lui, «mitigé» en raison des problèmes corollaires, notamment, à la dépendance de notre économie du système rentier complètement asservi au secteur pétrolier. Pour preuve, l'orateur a avancé le chiffre de l'ONS de 960 000 entités économiques créées dans les secteurs non productifs. Ainsi, quatre conséquences ont émaillé cette dépendance, selon le consultant en économie. D'abord, il y a eu depuis 1982 la rupture dans l'effort d'industrialisation en Algérie avec des difficultés sérieuses de se soustraire à cette dépendance, puis le sort de la manne pétrolière avec cette division sur son exploitation. Des avis vont dans le sens d'une privatisation totale de ce secteur pour libérer l'économie nationale qui devra compter sur ses propres ressources pour l'exportation, alors que d'autres estiment qu'il faut revenir à «l'industrie industrialisante» afin de créer des richesses. L'argent devra servir à doter notre économie d'une industrie forte suite à des investissements lourds. Outre la création de milliers d'emplois, cette option facilitera l'existence d'une production locale capable de se hisser à un niveau international. L'exemple du Brésil comme pays émergeant n'est pas loin. Et c'est cette seconde vision qui semble se préciser avec la nouvelle politique industrielle du gouvernement Sellal. Un autre problème a été relevé par le Pr. Reghis. Il s'agit des ruptures fréquentes des stratégies gouvernementales dans le secteur de l'énergie en particulier et dans celui, en général, de l'économie. Chaque nouveau gouvernement apporte une vision différente de son prédécesseur d'où l'impression de l'éternel recommencement ou du «sur place». Le professeur Reghis a achevé son intervention sur l'opacité qui entoure la possibilité de l'Algérie d'exploiter le gaz de schiste. Les conférenciers qui se sont succédé à la tribune ont, quant à eux, abordé des thèmes plus techniques comme «la robotique et l'énergie» (M. Sahnoun) et «Les fluides de forage» (Pr. Khoudja). La seconde journée de ce symposium prévoit des ateliers de formation autour de spécialités dans le secteur de l'énergie en général.