Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Le secteur des hydrocarbures national reste en marge du développement vertigineux des nouvelles technologies et de l'ingénierie pétrolière qu'a connues le monde durant cette dernière décennie. Comme bon nombre d'autres secteurs, celui des hydrocarbures reste, et malheureusement, dépendant de l'importation des équipements destinés à la production d'énergie et souffre du manque des compétences et de cadres de haut niveau. Cet état des lieux n'émane pas d'un analyste averti ni d'un spécialiste, mais, tout simplement, du premier responsable du secteur en Algérie, M. Youcef Yousfi, qui s'exprimait dimanche dernier à l'Institut algérien du pétrole (IAP) de Boumerdès. Il s'agit là d'un aveu très inquiétant, sachant que notre pays dépend entièrement de l'exportation de ses ressources énergétiques fossiles et, par conséquent, et qu'il s'agit d'un secteur de souveraineté à maîtriser parfaitement. Le ministre n'y est pas allé par le dos de la cuillère pour dresser un état des lieux, au demeurant, alarmant. «Un grand retard», «inadmissible»… Ce sont là quelques expressions du ministre pour décrire cette situation qu'il considère d'ailleurs comme un retard «énorme» à rattraper. «Ces dix dernières années, les technologies utilisées dans le domaine des hydrocarbures ont connu une évolution spectaculaire. Nous, nous sommes loin. Nous avons pris du retard», a-t-il regretté. Il a relevé, à ce titre, un retard dans le domaine de l'ingénierie pétrolière, dans l'industrie des hydrocarbures, dans le raffinage, la liquéfaction et notamment dans la pétrochimie. L'autre faiblesse relevée par le ministre n'est autre que la formation. «Aujourd'hui plus que jamais, la nécessité de former des cadres de très haut niveau s'impose. Nous avons des défis majeurs à relever», a-t-il reconnu, mettant en exergue la nécessité de former des cadres de haut niveau dans le domaine des hydrocarbures pour permettre à l'Algérie de faire face aux défis, en vue de renforcer les capacités nationales de production. Les défis du secteur sont innombrables, à en croire les déclarations du ministre, citant notamment l'acquisition des nouvelles technologies, le renouvellement des réserves de l'Algérie en hydrocarbures, l'intensification de l'activité exploration et l'optimisation de l'exploitation des gisements d'hydrocarbures. Yousfi trouve aussi «inadmissible» d'importer tout l'équipement destiné à la production d'énergie, au lieu de le fabriquer localement. Dans le même ordre d'idées, Yousfi a tranché, appelant à la mise en œuvre «immédiate» du programme de recherche et développement dans le domaine des hydrocarbures pour pouvoir mettre fin à la dépendance de l'Algérie vis-à-vis de l'extérieur. «C'est maintenant qu'il faut lancer ce programme. Si on ne démarre pas immédiatement ce programme de recherche, on continuera toujours à dépendre de l'extérieur», a-t-il averti. Il a préconisé, enfin, «une synergie entre l'IAP, l'INH et les laboratoires de Sonatrach».