C'est officiel : l'affaire El-Khalifa Bank sera à nouveau jugée, le 2 avril prochain, devant le tribunal criminel près la cour de Blida, à la suite la décision de la Cour suprême d'accepter les 78 pourvois en cassation introduits par la défense (au nombre de 28) et le ministère public (au nombre de 54) dans cette affaire. Ce procès sera-t-il différent de sa première version qui s'était déroulée en mars 2007 dans le même tribunal ? Ceux qui avaient suivi le procès – dont le principal accusé, Abdelmoumen Khelifa, en fuite, était absent comme une dizaine d'autres accusés – étaient restés sur leur faim. Quand les verdicts sont tombés, il y a eu une impression d'inachevé, ce qui explique le grand nombre de pourvois en cassation. Plusieurs personnalités nationales, de premier plan, dont des ministres avaient défilé à la barre comme témoins. Elles sont convoquées pour le nouveau procès qui va avoir lieu dans un contexte marqué par la volonté, exprimée au plus haut niveau par le président de la République, de faire toute la lumière sur ce genre d'affaires. Dans son message à l'occasion de la célébration du 24 Février, le président Bouteflika a déclaré faire «confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l'écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation». Le chef de l'Etat parlait des «scandales récemment relevés par la presse et qui touchent la gestion de Sonatrach», mais il est évident que les mêmes principes s'appliquent à tous les autres scandales dont celui appelé «affaire El-Khalifa Bank» et qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. Il n'est pas exagéré de penser que le nouveau procès qui s'ouvrira le 2 avril à Blida ne sera pas une copie de la première version, mais plutôt un vrai complément tel que l'attend l'opinion publique. Dans tous les cas, ce procès se présente comme une sorte de vérification de la volonté politique de traiter les affaires de corruption comme elles doivent l'être : «avec rigueur et fermeté».