L'information annonçant le décès d'Hugo Chavez est tombée tel un couperet sur le peuple vénézuélien qui n'a pas trouvé autre que de sortir spontanément dans les rues pleurant et criant leur douleur. «Chavez n'est pas mort, il restera à jamais présent dans les cœurs des Vénézuéliens», a crié une femme en pleurs devant les télévisions du monde. Alors que certaines sources ont annoncé il y a quelques jours, la dégradation de la santé d'Hugo Chavez, la télévision vénézuélienne a interrompu ses programmes avant que le vice-président Nicolas Maduru n'annonce le décès du Président du Venezuela à Caracas des suites d'un cancer. «Nous avons reçu l'information la plus éprouvante et la plus tragique que nous puissions annoncer à notre peuple. A 16h25 (heure locale) aujourd'hui 5 mars, est mort notre commandant président Hugo Chavez Frias après avoir combattu avec acharnement contre une maladie depuis presque deux ans», a déclaré M. Maduro, au bord des larmes. Au pouvoir depuis 1999, Hugo Chavez avait été réélu pour un nouveau mandat de six ans en octobre, avant d'être à nouveau opéré le 11 décembre à Cuba, pour la quatrième fois. Il n'était plus jamais apparu en public depuis. Depuis lundi, l'incertitude planait sur la santé du président Chavez, hospitalisé dans un hôpital militaire de Caracas, où il avait été admis le 18 février après un long séjour à Cuba, le pays de son ami Fidel Castro. Hugo Chavez se battait depuis juin 2011 contre un cancer dans la zone pelvienne et son état de santé s'était aggravé ces dernières heures, selon le gouvernement. Elu en décembre 1998, Hugo Chavez avait été réélu pour un nouveau mandat de six ans en octobre, avant d'être à nouveau opéré le 11 décembre à Cuba, pour la quatrième fois. Il n'était plus jamais apparu en public depuis, laissant à son vice-président, et aux membres de son gouvernement les rênes du pays. Adulé par ses partisans fascinés par son charisme, son discours anti-américain et sa politique sociale financée par la manne pétrolière (qu'il avait nationalisée), Chavez, aux origines modestes, entretenait une image ambivalente, celle d'un tribun socialiste soucieux du sort des pauvres et, pour ses détracteurs, celle d'un dictateur qui se grisait de ses rodomontades pour ses adversaires. Depuis son hospitalisation, des milliers de Vénézuéliens viennent chaque jour prier pour son rétablissement dans la chapelle de l'hôpital militaire de Caracas où le «comandante» était soigné depuis son retour de Cuba il y a deux semaines. L'état de Hugo Chavez a connu de multiples complications depuis sa dernière opération à La Havane, dont une hémorragie et une première infection respiratoire. Largement réélu en octobre, après s'être déclaré par lui-même guéri, Hugo Chavez n'a pu prêter serment le 10 janvier comme le prévoyait la Constitution. Mais le Tribunal suprême a validé le report de la cérémonie d'investiture en soulignant que Chavez était déjà président élu et qu'il n'y avait pas interruption de la continuité du pouvoir. Dans le cas d'un décès ou d'une démission, des élections devraient être organisées dans les trente jours pour élire un successeur. Première bonne nouvelle pour Maduro, les principaux chefs militaires vénézuéliens ont promis lors d'une intervention télévisée d'être loyaux au vice-président dont Chavez avait fait son successeur.