La France est prête à «prendre ses responsabilités» et n'exclut pas de livrer des armes à l'opposition syrienne, si elle ne parvient pas à convaincre ses partenaires européens, a affirmé jeudi dernier le président français François Hollande. «Nous avons comme objectif de convaincre nos partenaires à la fin du mois de mai, et si possible avant. Nous allons employer notre sens de la diplomatie. Si d'aventure, il devait y avoir un blocage d'un ou deux pays alors la France, elle, prendrait ses responsabilités», a déclaré M. Hollande au cours d'une conférence de presse à l'issue de la première journée du sommet européen à Bruxelles. Les 27 ont décidé fin février de proroger les sanctions contre la Syrie, dont l'embargo sur les armes, pour trois mois jusqu'à la fin du mois de mai. La levée de l'embargo sur les armes imposé à la Syrie, demandée par des pays européens mais sans faire l'unanimité au sein de l'Union européenne (UE), a suscité plusieurs critiques notamment des Nations unies, la Russie et Damas qui ont dénoncé une «violation de la loi internationale». Défendue par la France et le Royaume-Uni, la levée de l'embargo a été dénoncée jeudi par l'agence de presse officielle syrienne comme une tentative d'armer les «groupes terroristes» en Syrie. Il s'agit d'«une violation flagrante du droit international», s'est insurgée Sana en réaction aux déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui «a annoncé la volonté de son pays et celle de la Grande-Bretagne de fournir des armes aux groupes terroristes». Le président français François Hollande a souhaité à Bruxelles que «les Européens lèvent l'embargo» sur les armes pour les forces de l'opposition syrienne. La levée de l'embargo loin de faire l'unanimité au sein de l'UE, la livraison d'armes à l'opposition armée syrienne est loin de faire l'unanimité dans l'UE. Plusieurs pays dont l'Allemagne hésitent encore à franchir le pas, accueillant avec prudence cette démarche. Pour Berlin, cette mesure si elle venait à être appliquer risque même d'aggraver la situation dans ce pays. R. I./Agence