Au lendemain de l'opération de lutte contre les marchés informels, des promesses avaient été faites de doter les communes de marchés de proximité répondant aux normes d'hygiène, d'organisation et de sécurité. Mais force est de constater que depuis, rien n'a été fait. Pis, les citoyens éprouvent toutes les difficultés à s'approvisionner. A Boumerdès, chef-lieu de wilaya, trois marchés de proximité avaient été annoncés par les responsables avec des délais de réalisation courts, trois mois seulement. Depuis l'été, date d'annonce de ces projets, c'est toujours le désert alors que le marché bi-hebdomadaire a été réduit à un seul jour par semaine et toujours dans des conditions lamentables où boue, crevasses, exiguïté et poussière se disputent les saisons et les étals de fortune. Autre exemple, la Circonscription administrative des Issers, englobant les communes de Chabet El-Ameur, Timezrit et Si Mustapha, à l'est de Boumerdès, n'est pas encore dotée de marchés couverts. Les habitants de ces localités sont las d'attendre la réalisation de tels lieux de négoce afin d'en finir avec les marchés dépotoirs y existant actuellement. Au centre-ville des Issers, l'unique marché offre une image des plus désolantes de la région. Il remonte à l'époque colonial et les autorités locales n'ont pas daigné lever le petit doigt pour l'aménager afin de le rendre plus attractif et confortable. Cet endroit est rempli de détritus abandonnés par les commerçants. Ces derniers ont réalisé des baraques à l'aide d'objets de fortune. Cette situation est accentuée par l'organisation d'un marché hebdomadaire de vente de bétail. L'anarchie s'empare de la ville durant toute la journée dudit marché. L'idée de transférer le marché vers un autre endroit hors de la ville avait germé par le passé. Mais en vain. Dans la localité de Chabet El-Ameur, les citoyens se plaignent de l'absence d'un marché couvert et des désagréments causés par les vendeurs de fruits et légumes se trouvant aux abords de l'artère principale de la ville. Ce marché est encombrant. Les automobilistes n'y trouvent plus leur compte et les marchands installent leurs produits à même la chaussée, gênant, de ce fait, les piétons. En 2009, une décision de l'APC avait ordonné son transfert, mais cela n'a pas été appliqué. Les marchands ont refusé cette décision sous prétexte que le nouvel endroit était loin du centre-ville et pénalisait de facto les citoyens. L'APC avait alors aménagé des espaces et construit des baraques adéquates pour les commerçants. A Timezrit, une localité située à 900 m d'altitude, les habitants n'ont plus d'endroit pour faire leurs emplettes en raison de l'absence d'un marché. Ils rallient d'autres localités telles que les Issers pour y acheter des produits alimentaires. « Nous parcourons plusieurs kilomètres pour faire nos courses et cela relève du parcours du combattant car même les moyens de transport sont rares, surtout l'après-midi », se plaint un habitant de Timezrit. Ce dernier accuse : « Notre commune est oubliée, les responsables ne se soucient pas de nous. La preuve, c'est que nous sommes les derniers dans la wilaya en matière de développement. Notre commune n'est toujours pas dotée d'infrastructures publiques». Ce sentiment est partagé par les citoyens des autres communes. S'il n'est pas aujourd'hui question de revenir au passé en fermant les yeux sur l'informel, il est, par contre, revendiqué d'accélérer la concrétisation des marchés de proximité tant promis. Il en va de la crédibilité de l'Etat, d'autant plus que la date butoir de l'été prochain pour la réalisation de ces projets brandie par le Premier ministre n'est pas loin.