L'opposition syrienne vient d'être ébranlée par deux violents coups. Le chef de la coalition, Ahmed Al-Khatib, a jeté l'éponge alors que la dite Armée syrienne libre (ASL) a refusé de reconnaître le nouveau Premier ministre de la coalition, alors que sous la pression du Qatar, l'opposition a été admise en qualité de membre permanent par la Ligue arabe. En effet, quelques minutes seulement après l'ouverture du conseil ministériel de la Ligue arabe au Qatar (Doha), le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz Al-Khatib, a surpris tout le monde en indiquant qu'il démissionne de son poste. Ahmed Moaz al-Khatib s'oppose à la nomination du Premier ministre Ghassan Hitto, homme d'affaires formé en Occident, choisi le 19 mars dernier par des responsables de la coalition. Mais au lendemain de sa nomination, neuf de ses 62 membres ont suspendu leur participation aux structures du mouvement, jugeant l'élection illégitime. Al-Khatib a déclaré qu'il avait promis de partir si toutefois une ligne rouge est franchie, affirmant qu'il honore aujourd'hui sa promesse. Le chef de l'opposition n'a pas donné d'explication sur ce qu'il a appelé une «ligne rouge». Toutefois, des sources proches de la coalition indiquent que des pressions ont été exercées sur lui et il n'a pas trouvé d'autre que de partir. «J'annonce ma démission de la coalition nationale afin de pouvoir œuvrer avec une liberté que je ne peux pas avoir au sein d'une organisation officielle», a-t-il ajouté dans un communiqué. Sa démission intervient quatre mois après qu'il a été choisi à la tête de la coalition nationale formée à Doha sous la pression de la communauté internationale. Mais aussi quelques jours après l'élection sans précédent d'un Premier ministre chargé d'administrer les territoires rebelles en Syrie, Ghassan Hitto, alors que la révolte contre le président Bachar Al-Assad est entrée dans sa troisième année. Hier, le coordonnateur politique et des médias au sein de l'Armée syrienne libre (ASL), Louaï Mouqdad, a annoncé que l'ASL ne reconnaît pas Ghassan Hitto «comme Premier ministre car la coalition nationale ne l'a pas choisi par consensus». Si l'opposition se déchire, les groupes armés islamistes profitent et occupent de plus en plus le terrain. Hier, la «brigade des martyrs de Yarmouk», des djihadistes du front Al-Nosra, et d'autres groupes se sont emparés d'une position de l'armée régulière à l'est de la localité de Sahm al-Golan, dans la province de Deraa (sud). Des sources indiquent que plus 2 500 djihadistes entraînés et lourdement équipés ont pénétré dans la région de Deraa ces dernières semaines. Ces bouleversements interviennent au même moment où sous la pression du Qatar, la Ligue arabe a admis en tant que membre permanent au sein de la Ligue arabe dont les travaux du sommet se tiennent à Doha. Comme on s'y attendait, l'Algérie et l'Irak ont émis des observations à ce sujet, indiquant que cela est contraire au statut et aux lois régissant la Ligue arabe.