En toute franchise, Mustapha Dahleb, le talentueux footballeur de la sélection militaire d'Algérie, de l'équipe nationale algérienne, du FC Sedan, du Paris Saint-Germain, de l'OGC Nice, du CR Belouizdad, a toujours forcé au respect par son amabilité, son sérieux, sa sagesse, son courage, sa bravoure et sa modestie qui font les grands hommes. Les Algériens gardent de lui, l'image d'un garçon gentil et éduqué, qui ne parle pas beaucoup, mais qui faisait parler de lui sur un terrain de football par son génie, sa maîtrise du ballon, sa technique hors du commun et sa finesse dans le touché de balle avec un sens de la feinte unique. Mustapha Dahleb est né le 13 janvier 1952 dans la sixième wilaya d'Algérie, la charmante et coquette ville de Béjaïa qu'il quitta à l'âge de deux ans pour la France, là ou son père trouva un emploi à Flohimout dans les Ardennes. Dahleb qui avait le football dans le sang, a vite tapé dans l'œil les recruteurs de Sedan où il fera partie de l'équipe de division trois, à dix sept ans et demi, il intègre la formation première pour occuper l'aile gauche ou le centre de l'attaque. Mustapha Dahleb a un caractère très réservé, qu'il comble avec son talent sur un terrain et avec un ballon collé aux pieds. Parler de Mustapha Dahleb, le footballeur algérien, le stratège du Paris Saint Germain, l'idole du Parc des Princes, l'ex-meneur de jeu des Verts des années 1980, le tombeur de la grande équipe d'Allemagne, championne du monde en 1974 avec les Rummenigué, Breintner et Rubesh, un très grand livre ne suffirait pas, tellement le personnage est considéré comme une référence footballistique à travers le territoire algérien, maghrébin, africain, européen et même mondial. Mustapha Dahleb demeure la fierté de l'Algérie et bien que sa renommée ait dépassé les frontières, il est reste fidèle à tout ce qui a trait à la balle ronde algérienne de part son amour à son pays, l'homme est proche de son «one, tow, three, viva l'Algérie». En septembre 1971, Mustapha Dahleb s'embarque pour Alger pour faire partie des appelés pour le service national, alors qu'il venait de signer un contrat de stagiaire professionnel avec Sedan (France). Il choisit le Chabab Riadhi de Belcourt (CR Belouizdad actuellement) alors au fait de sa renommée, malheureusement il n'est pas toujours titularisé et ne trouve ses marques qu'avec l'équipe militaire d'Algérie : «Rachid Mekhloufi, confie-t-il, m'a donné confiance, il m'a ouvert les portes de la sélection», ou il a débuté le 24 novembre 1971 face à la Lybie à Tripoli. Il joue vingt matchs en l'Espace de deux ans et participe au tournoi des jeux Africains de Lagos. En septembre 1973, Mustapha Dahleb retrouve Sedan qui l'engage pour quatre ans, il fait des malheurs sur l'aile gauche. La saison n'est pas terminée qu'il est déjà sollicité par Just Fontaine, l'entraîneur du PSG. Le transfert est rapidement conclu, il devient une pièce maîtresse dans le jeu offensif des Parisiens. Il possède l'art et la manière de déséquilibrer les défenses grâces à des feintes et des dribbles meurtriers, des passes justes et un placement insolite. «Mousse» pour les intimes est l'un des joueurs algériens qui a su gérer sa carrière de footballeur. Il était la coqueluche du Parc des Princes au point où on le surnomma «Mousse» dérivé de Mustapha et ce n'est pas pour rien qu'on l'appelait ainsi. Il a été international 30 fois. Jouant dans le poste d'inter-gauche, il dispose d'un registre complet sur le plan tactique, on ne peut malheureusement pas dire autant pour ce qui est du plan physique. C'est le genre de footballeur qui ne court pas beaucoup sur le terrain mais qui sait vous donner une balle de but. En témoigne le second but de la victoire de l'Algérie sur l'Allemagne 2 buts à 1 en Coupe du monde d'Espagne en 1982, un but inscrit par Belloumi. Tout le monde se rappelle qu'après l'égalisation de la RFA, les Verts avaient joué le centre, neuf passes ont été réalisées, la 7e touche de balle fut l'œuvre de Mustapha Dahleb qui lança Salah Assad (8e) qui, par un jolie retrait, permit à Belloumi d'inscrire le second but mais avant que la balle ne pénètre dans la cage de Shumacher, Mustapha Dahleb a levé les bras en l'air, une vision de jeu de la part d'un maestro qui avait vu le but avant qu'il ne pénètre la cage. Il a été le meneur de jeu des Fennecs. Il a répondu à toutes les sollicitations des Verts. Gaucher naturel, constructeur de jeu clairvoyant, doué d'une intelligence inouïe, il a été le footballeur complet à tous les niveaux. Oublié par les responsables algériens, il n'est jamais sollicité pour donner son point de vue sur le football algérien, lui qui autrefois était et demeure, une coqueluche du football algérien.