Le petit-fils de Taos Amrouche, Yann Seweryn, compte réaliser un long métrage documentaire sur la vie et le parcours de sa grand-mère, Taos Amrouche, artiste et écrivaine d'expression française. L'annonce a été faite, avant-hier, mardi, par le petit fils de Taos Amrouche, en marge d'une conférence de presse, animée, à la cinémathèque, par les invités de la 13e édition du Festival culturel national du film amazigh qui se tient depuis samedi dernier à Tizi Ouzou. L'idée de réaliser ce long métrage, a-t-il dit, est partie d'un projet pédagogique ayant consisté en la réalisation d'un film court-métrage de 10 mn sur Taos Amrouche, que j'ai proposé à mon professeur, à l'école de cinéma de Lodz, en Pologne. Ce dernier (professeur, ndlr), extrêmement intéressé par le sujet, m'a encouragé non seulement à entamer ce court-métrage mais à développer ce projet dans le cadre d'un long métrage qui sera le plus exhaustif possible, a-t-il indiqué. Dans ce contexte, le petit fils de Taos Amrouche a rappelé son séjour, l'an dernier, en Kabylie, son long entretien, encourageant, avec, dit-il, mes amis, feu Abderahmane Bouguermouh, à Ighil Ali (Béjaïa) et le réalisateur Ali Mouzaoui, autour du sujet et, l'entame de ce qu'il a qualifié, un long travail dont le thème est tellement vaste, extrêmement riche et intéressant. L'invité du FCNAFA a également fait part d'un grand enthousiasme suscité par ce projet tel qu'il l'a ressenti à travers les entretiens réalisés à Ighil Ali (Béjaïa) et Tizi Hibel, à Béni Douala (Tizi Ouzou) notamment, dans le cadre de ce projet pédagogique en voie d'achèvement, précisant que concernant le court-métrage : «Il ne me reste que le montage.» «La problématique générale reste encore à définir. Et là, je suis en phase où il faut que j'écrive concrètement le scénario et que je décide vraiment de l'axe ou de l'angle que je vais aborder», a ajouté Yann Seweryn qui n'écarte pas la possibilité de faire appel à un co- scénariste pour mieux avancer dans cette réalisation. «J'ai déjà réalisé des interviews avec feu Abderahmane Bouguermouh, ami de la famille, avec les habitants d'Ighil Ali, dont le doyen du village. J'ai également interviewé, en France, mon grand oncle, Pierre Amrouche, et ma mère», a révélé le petit-fils de Taos Amrouche, indiquant que d'autres entretiens, beaucoup même, restent à faire. S'exprimant sur le projet à proprement parler, l'invité du FCNAFA, a estimé que le travail prendra au moins deux années car le tournage se fera sur l'ensemble des pays où cette grande dame est passée, citant la Tunisie, le Maroc, l'Espagne, le Sénégal, la France et l'Italie. La collecte d'informations, le travail énorme de documentation et de préparation du scénario ainsi que sur la problématisation du sujet, ont été également mis en avant par Yann Seweryn qui rêve de voir son film projeté lors d'une édition du Festival culturel national du film amazigh, à Tizi Ouzou. Marie Louise Taos Amrouche, artiste algérienne, écrivaine d'expression française et interprète de chants traditionnels berbères, est née le 4 mars 1913 à Ighil Ali dans la wilaya de Bejaïa (Algérie). Elle est décédée le 2 avril 1976 en France, à Saint-Michel-l'Observatoire. Elle a, à son actif, plusieurs œuvres littéraires dont Jacinthe noire, son premier roman écrit en 1947, Le Grain magique, un recueil de contes et de poèmes paru en 1966, Rue des tambourins, un roman publié en 1969, L'amant imaginaire, un roman autobiographique édité en 1975, et Solitude ma mère, un roman posthume, mis en vente en1995. Parallèlement à ses œuvres littéraires, Taos Amrouche a également publié, successivement, Chants berbères de Kabylie en 1967 couronné du Grand prix du disque, Chants de processions, méditations et danses sacrées berbères en 1967, Chants de l'Atlas en 1971, Chants espagnols archaïques de la Alberca en 1972, Incantations, méditations et danses sacrées berbères » en 1974 et Chants berbères de la meule et du berceau en 1975. Taos Amrouche, a, en outre, interprété de très nombreux chants d'expression amazighe, transmis par sa mère ainsi que des textes traduits par son frère, Jean. Elle s'est produite sur de nombreuses scènes, notamment au Festival des Arts Nègres de Dakar en 1966.