Un réseau international de faussaires vient d'être démantelé par les services de la Gendarmerie nationale à Alger. Six personnes ont été arrêtées et des dizaines de faux documents administratifs et officiels saisis dont cinq passeports et un permis de conduire étrangers. L'affaire traitée par les éléments de la section de recherche du groupement de gendarmerie d'Alger a été déclenchée suite à des renseignements sur une personne suspectée de faux et usage de faux dans un quartier populaire d'Alger-Centre. Identifié et suivi de près, le suspect, un repris de justice remis en liberté en juillet 2011, s'est avéré être le cerveau d'un groupe organisé de criminels spécialisés dans la falsification de tous types de documents allant du bulletin scolaire et l'extrait d'acte de naissance à des registres de commerce, des attestations de travail, des fiches de paie, des documents des agences d'emploi et des entreprises publiques et privées jusqu'à des PV de police. Ces documents et plusieurs autres en plus de cachets ronds et des griffes portant le même nom avec différentes fonctions ont été découverts dans le domicile du premier mis en cause âgé de 47 ans qui passe aux aveux et dénonce quelques complices. Ces derniers, âgés entre 30 et 40 ans, se partageaient les tâches d'une manière très organisée ; chacun s'occupait d'une mission bien définie : voler des documents administratifs, extraire des cachets et des signatures de documents pour imitation et scanning, assurer le déplacement de ces documents et même chercher des clients pour de faux documents dont le moins cher est cédé à 10 000 DA. Parmi les membres du réseau, un jeune homme de double nationalité algéro-tunisienne, résidant à Alger, et qui se déplaçait souvent en France d'où il ramenait des passeports et des documents d'identité volés par des complices dans différents pays. La perquisition des gendarmes a, en effet, permis de dévoiler deux passeports australiens, deux passeports suisses, un passeport français et un permis de conduire français pour lesquels l'Interpol est saisi pour complément d'enquête, afin d'identifier les propriétaires et la provenance de ces documents ainsi que d'éventuels autres membres du réseau international démantelé à Alger. Les six mis en cause ont été présentés hier devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed et écroués. Une tentative de hold-up de la Trust-Banc déjouée Par ailleurs, les services de la gendarmerie ont déjoué, mercredi dernier, une tentative de hold-up ayant ciblé l'agence de la Trust-Banc à Hydra (Alger) et arrêté les huit braqueurs avant qu'ils ne passent à l'action. Le groupe constitué à 90% de repris de justice, auxquels a fait appel un employé d'une entreprise de gardiennage chargée de la sécurité de la banque, a mis près de sept mois pour se constituer, étudier tous les plans et se préparer avant de décider de passer à l'acte à la fin de la journée du 27 mars. Selon la section de recherche de la gendarmerie d'Alger, l'agent de sécurité a exercé pendant deux années dans cette agence avant d'être muté vers une autre ce qui lui a permis une parfaite connaissance des lieux et même des habitudes des employés. Comme dans un film de braqueurs professionnels, le groupe de jeunes délinquants, âgés entre 20 et 24 ans, et dirigés par un individu de 43 ans, étaient bien organisés ; ils étudiaient chaque détail de leur prochaine action. En effet, ils se rencontraient régulièrement, se déplaçaient souvent aux alentours de l'agence à bord de véhicules loués et sont devenus des habitués du quartier. Comme étape finale, ils ont décidé de cibler le caissier central de la banque en possession des clés et du mot de passe du coffre. Ils le surveillent pendant quelques jours, le suivent de la banque jusqu'à son domicile à Saoula et décident de le braquer et l'enlever à l'américaine en plein jour, mercredi dernier, sur une route entre Saoula et Ouled Belhadj. Il est ligoté et mis sur le siège arrière de son propre véhicule, escorté par deux autres, conduit par un malfaiteur alors que deux complices surveillaient la victime à l'aide d'une arme blanche. Direction la banque, mais un barrage mobile de la gendarmerie qui n'était pas prévu dans le plan fait paniquer les ravisseurs, notamment parce que leur victime bouge trop et arrive à casser la vitre, attirant l'attention des gendarmes. Les ravisseurs abandonnent le véhicule détourné et réussissent à prendre la fuite à bord des deux autres. Deux parmi eux ont été arrêtés sur place et les six autres quelques heures plus tard. Ils ont été présentés hier au parquet et écroués pour association de malfaiteurs, vol qualifié, enlèvement et menace à l'arme blanche.