La neuvième édition des Journées du haouzi organisée par la wilaya de Blida a débuté vendredi en soirée avec quelques nouveautés au plan de la participation. Pour cette édition préparée à la salle de conférences de la wilaya et qui se poursuivra jusqu'au samedi 6 avril, les organisateurs ont fait appel à quinze associations, trois voix et neuf professionnels Madame Khalida Benkedache, une des chevilles ouvrières de cette manifestation culturelle, n'a pas manqué de nous faire part des nouveautés introduites cette année en soulignant que ces journées enregistrent la participation d'associations venues de Nédroma et de Sidi Bel-Abbès, sans oublier les chanteurs Bouchaala de Constantine, Taoufik Aoune et Taleb-Diab. L'ouverture de ces journées a eu lieu en présence du wali de Blida en présence d'autres personnalités locales et d'une assistance nombreuse amoureuse de ce genre musical. L'honneur est revenue aux associations «El Adabia» de Blida et «Nedjm Kortoba» de Constantine et chez les professionnels, au chanteur Samir Lalleugue, d'ouvrir les débats dans une ambiance conviviale. Pour la soirée de ce dimanche, Gharnatia de Koléa et Mezghana d'Alger accompagneront le chanteur blidéen Mustapha Benguergoura pour cette troisième soirée. Les études réalisées dans le passé par des historiens ou encore par des musicologues ont toutes souligné que malgré les différentes péripéties dont les arabes, en général, et les habitants du Maghreb, en particulier ont connu, leur musique a pu être préservée et, par un phénomène de cristallisation, elle est restée ancrée en eux, sauvée de toute altération telle qu'ils l'ont pieusement reçue des siècles auparavant par Abderahmane ou de Haroun Errachid. Les trois écoles Les modes connus des mélomanes algériens ont donné naissance avec le temps à plusieurs associations eu égard à l'ampleur qu'a connue cet art notamment après l'indépendance. Il est reconnu que les trois écoles possèdent le même répertoire sauf le mode qui change. Mais ce qu'il faut souligné c'est que si développement fut, ce n'est qu'après le recouvrement de l'indépendance où la musique andalouse connut un déploiement sur la scène culturelle nationale avec l'organisation des festivals, les fêtes locales, les semaines culturelles à l'étranger et la diffusion des concerts par la radio et la télévision. Outre les villes ayant reçu et adopté cette musique tout en lui donnant toute la mesure qui lui revient, on désignera Alger, Constantine et Tlemcen auxquelles d'autres wilayas se sont ralliées à l'instar de Blida et Béjaïa et évidemment Annaba. Par la suite le cercle s'est élargi avec Skikda à l'est, Cherchell, Koléa au centre et Oran, Nedroma et Mostaganem à l'ouest. Blida, une ville d'artistes En parlant des villes ayant adopté la musique andalouse, on ne pourra ignorer la ville des roses de Blida qui a vu naître des artistes dans le chant, la musique, le théâtre, mais aussi dans d'autres disciplines. C'est le cas de Mohamed Touri, Belkacem Tebteb, Hamoudi dit Benchoubane, mais aussi Farida Saboundji, Keltoum et Tayeb Aboulhacen (théâtre) qui furent les disciples de Mahieddine Bachtarzi. Dans le domaine du chant, on citera Dahmane Benachour, Mahiedine Hadj Mahfoudh– plus connu sous l'appellation de Hadj Mahfoudh, son cousin Mohamed, Mohamed Benguergoura, Hadj Medjbeur, Rabah Driassa et Seloua. Il y a aussi Irki et Martinez (en peinture), Nourdine Benghali et Metidji (poèsie) sans oublier ceux qui ont adopté cette ville à l'image de Baya et Abderrahmane Azziz. Chacun de ces noms mystiques a laissé son empreinte dans l'art pour lequel il donna le meilleur de lui même. Ainsi, Mohamed-Touri demeure à cet instant une école dans le domaine du théâtre de laquelle plusieurs jeunes ont pu émerger grâce au relais assuré par feu Abderahmane Settouf. Comme pour cet art, le volet musical a lui aussi constitué une école dont la ville des roses s'en sort avec fierté surtout que la génération des Mustapha Benguergoura, Mohamed Basseri, Nassima, Tobal, Kassoum, Oudjedi qui se sont saisis du relais et ont tenté de le passer à leurs cadets dans de bonnes dispositions. Mais, parmi les figures ayant marqué l'art musical au niveau de la ville des roses, on ne peut occulter Hassebet, Derar, cheikh Mahmoud Ould Sidi Saïd ou encore Mahieddine Lakhal, à travers lesquels ont apparu des voix de rossignols à l'image de Dahmane Benachour ou encore Hadj Mahfoudh. Mais de toutes ces voix et ces personnalités artistiques, un homme dont le nom continue de demeurer comme étant l'animateur pour ne pas dire l'initiateur de l'activité artistique et théatrale au niveau de la ville de Blida au début des années 20. Il s'agit de Moussa Kheddaoui, plus connu sous l'appellation de «guelb ed delaa» (cœur de pastèque), tellement il était aimé de tous.