Le président du bureau régional du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Boussad Boudiaf, a affirmé, hier à Tizi Ouzou, lors d'une conférence de presse, que sa formation politique n'exclut pas de faire cause commune avec le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), une structure politique non agréée, lors de la marche que compte organiser le RCD le 20 avril, à Tizi Ouzou, pour marquer le 33e anniversaire du Printemps berbère. «Au RCD, la porte reste ouverte à l'implication et non à la confrontation. Et s'agissant de cette marche que nous voulons grandiose, rien n'est exclu, même si, a-t-il précisé, du point de vue politique les positions du RCD divergent par rapport à celles du MAK. Si on peut s'entendre avec cette structure politique, pourquoi pas», a-t-il indiqué, rappelant que «l'ennemi du RCD n'est pas le MAK». Mais plutôt, a-t-il poursuivi, «le pouvoir et ses relais locaux qu'il a qualifié d'imposteurs, de faux prophètes et de sorciers, qui s'emploient à s'accaparer de ce noble combat pour la démocratie et les libertés individuelles pour le travestir (le combat identitaire, ndlr), l'avilir et le folkloriser davantage». M. Boudiaf met en avant, la mobilisation d'une soixantaine «de pseudo» associations culturelles mobilisées pour la circonstance et instruite à l'effet d'organiser à l'échelle locale des festivités culturelles le 20 avril précisément, rien que pour dissuader nombre de citoyens à travers de nombreuses localités de la wilaya de prendre part à la démonstration de rue, la marche, à laquelle a appelé le parti. Une initiative vouée, à l'avance, à l'échec, selon lui, car, a-t-il dit encore, la population a toujours su faire la part des choses s'agissant de son engagement pour les causes justes. «Malgré les difficultés, la commémoration du 20 Avril, en tant que moment de ressourcement et de communion militants, interpelle chacun de nous pour plus de détermination et de lucidité. La réappropriation des valeurs fondatrices du Printemps amazigh renforcera les luttes que nous menons pour l'identité nationale, les libertés démocratiques, les droits de l'Homme, la justice sociale, les refontes de l'école, de la justice, l'Etat...», note le RCD dans son appel à la marche, le 20 avril à Tizi Ouzou. Une manifestation qui aura pour point de départ l'entrée principale du campus Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri, pour «la reconnaissance de tamazight comme langue officielle, la solidarité et l'unité d'action dans le respect de la pluralité et un Etat démocratique et social. Fort de la justesse des revendications, de l'engagement de ses animateurs et du soutien de la population, le Printemps amazigh est venu à bout de la chape de plomb imposée au Algériens. Le 20 avril 1980, repère du combat identitaire amazigh, constitue aussi un jalon essentiel des luttes citoyennes pour l'affirmation du pluralisme politique et syndical, le respect des libertés fondamentales et des droits de l'Homme. C'est aussi un moment de rupture avec la pensée unique et le monolithisme qui avaient laminé et asservi la société algérienne», conclut-on.