Organisé par le DLCA (Département de langue et culture amazighes) de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, le deuxième colloque international sur tamazight, intitulé «la langue amazighe, de la tradition oral au champ de la production écrite, parcours et défi» s'est tenu durant deux jours (17-18 avril). Ce rendez-vous, qui a coïncidé avec le 33e anniversaire du Printemps berbère 1980, était une belle opportunité pour les étudiants, professeurs, chercheurs, linguistes venus des universités du pays, mais aussi du Maroc et de France, de débattre de la question de la langue et culture amazighes. Le coup d'envoi a été donné par le recteur de l'université et le chef de cabinet du wali. Au total, il y avait 24 communications programmées, abordant des thématiques inhérentes à la langue et culture amazighes entre l'oralité et l'écrit. Le premier intervenant est le docteur Mostafa Ben-Abbas de l'Université de Nador (Maroc) qui abordera «l'oralité et la tradition orale». Il développera son intervention sur le parcours de la langue amazigh à travers les siècles ainsi que la résistance de la langue grâce à son usage quotidien, la caractérisation de l'oralité et la tradition orale, la parole collective, les caractéristiques qui jalonnent le texte oral, le chant, le caractère grammatical, etc. De son côté, le Dr El Khatir Aboulkacem- Afulay s'est interrogé sur la culture amazigh. «Imazghi, comme fut appelée au sud du Maroc, est-elle nécessairement une culture orale ?» Tout au long de son intervention, il fera en sorte de démontrer le contraire, que le tamazight était déjà écrit depuis le 15e siècle (1480), grâce à des preuves retrouvées au sud du Maroc, notamment en 1780, etc. Kamel Bouamara de l'Université Abderahmane-Mira de Béjaïa parlera de l'oralité à la codification graphique du tamazight- taqbaylit «quels passages a l'écrit ?» Il développera son intervention sur les nombreuses expériences de codification graphique du tamazight-taqbaylit (berbère-kabyle) dans le milieu kabylophone (Algérois, Oranais et émigration). Il y a aussi cette intervention de Karima Aït-Ihadadène de l'Université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira sur la vie du poète Ahmed Lemssayeh, originaire du village Tizi Mellal, des Ouacifs (1877-1951), son répertoire poétique, ainsi que le rôle du conte. Il y avait d'autres interventions aussi intéressantes les unes que les autres, citant entre autres, «la néo-littérature kabyle : cas de la nouvelle et du roman» par Saïd Chemakh de l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Le professeur Hassan Banhakeuia de l'Université Oudjda, interviendra sur «l'enjeu et jeux de la répétition dans le roman rifain». Le professeur Naït-Zerrad Kamel de l'Inalco Paris parlera des problèmes de la traduction en kabyle. Le professeur Nouara Tigziri de l'Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a choisi comme thème «l'élaboration d'un tamazight fondamental pour l'enseignement expérience et méthodes».