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Une économie «rentière et léthargique» (I)
Publié dans La Nouvelle République le 19 - 05 - 2013

Au moment où l'on spécule sur la santé du président Abdelaziz Bouteflika et sur sa candidature incertaine à sa réélection en avril 2014, dans quel état se trouve l'Algérie ? A la lecture des articles du professeur Abderrahmane Mebtoul, économiste algérien et expert international en management stratégique, on réalise que la situation économique du pays est loin d'être aussi rassurante que le mirobolant excédent de devises pourrait le laisser penser.
Auteur passionné et prolixe, réputé pour son franc-parler, le professeur Abderrahmane Mebtoul commence souvent son propos en rappelant le paramètre majeur de l'économie algérienne : 98 % des exportations du pays sont issues des seuls hydrocarbures ; ceux-ci ont généré quelque 600 milliards de dollars de recettes en devises entre 2000 et 2012, selon les bilans de Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures. Cette manne a permis à l'Algérie d'éteindre sa dette depuis plusieurs années et de disposer à la fin de 2012 de réserves de change considérables, couvrant trois années d'importations : 200 milliards de dollars selon le FMI, 190 milliards selon la Banque d'Algérie. Ce «trésor», auquel il faut ajouter 173 tonnes d'or, est d'autant plus considérable que le PIB algérien reste modeste — à 188,6 milliards de dollars en 2012 selon le FMI, dont plus de 40-45 % générés par les hydrocarbures — pour un pays de 37,9 millions d'habitants au 1er janvier 2013, selon l'estimation de l'Office national des statistiques (ONS). Côté importations aussi, l'Algérie se trouve dans une situation rare : 70 à 75 % des besoins des ménages et des entreprises sont satisfaits par des achats à l'étranger. C'est dire que l'on ne produit pas grand-chose dans le pays le plus étendu et le plus peuplé du Maghreb. «Il faut bien considérer que l'Algérie vit dans une économie de rente, a souligné le professeur Mebtoul lors d'un récent entretien sur RFI. Que se passera-t-il lorsque la rente diminuera, ou s'éteindra quasiment, au rythme de la baisse prévisible des devises issues des hydrocarbures, du fait de leur épuisement et de leur remplacement progressif par d'autres sources d'énergie ? Les équilibres macrofinanciers actuels sont éphémères sans de profondes réformes institutionnelles et microéconomiques.» Inflation en hausse, IDE en baisse L'inflation en hausse et les investissements directs étrangers (IDE) en baisse sont deux autres points d'inquiétude. Favorisée elle aussi par la rente pétrolière, l'inflation a bondi à 8,89 % en 2012 — et même 15 % pour les produits de première nécessité — contre 4 % en 2011, selon l'ONS. «Mais encore faut-il considérer, affirme le professeur Abderrahmane Mebtoul, que le taux officiel d'inflation est contenu par des subventions généralisées et non ciblées, dont les transferts sociaux, qui ont représenté plus de 10 % du PIB en 2012. C'est encore un produit du cancer de la rente des hydrocarbures !» Quant aux IDE, s'ils n'ont jamais été très attirés par l'Algérie (hors hydrocarbures), ils ont encore reculé depuis la promulgation de la loi de finances complémentaire de 2010, qui interdit à tout investisseur étranger de détenir plus de 49 % des parts d'une société locale et l'oblige donc à accepter un actionnariat algérien majoritaire, à 51 % au minimum. A l'époque, devant les multiples critiques internationales, le pouvoir algérien a argué de sa «souveraineté» et dénoncé «l'ingérence étrangère». Mais aujourd'hui, les effets néfastes de cette «règle du 49/51 %» sont avérés : selon un bilan publié en mars par la Banque d'Algérie elle-même, les IDE ont enregistré en 2012 une baisse de 15 %, à 1,7 milliard de dollars contre 2 milliards de dollars en 2011. Outre la règle du 49/51 %, l'autre facteur responsable de ce recul serait l'obligation faite aux soumissionnaires étrangers de contrats publics de trouver des partenaires locaux. Un climat des affaires toujours plus dégradé La dégradation du climat des affaires en Algérie s'est donc encore accentuée ces dernières années, ainsi que le constate le rapport «Doing Business 2013» de la Banque mondiale, qui «classe l'Algérie à la 152e position sur 185 pays pour les facilités accordées à l'investissement, en recul de quatre places par rapport à 2012», souligne le Pr Mebtoul dans une récente contribution au site alterinfo.net. L'examen dans le détail de ce classement sur la qualité de l'environnement entrepreneurial dans le monde est tout aussi accablant : l'Algérie arrive en 82e position pour la protection des investisseurs, à la 156e pour le lancement d'une entreprise, à la 129e place pour l'obtention d'un crédit, au 138e rang pour l'obtention d'un permis de construire, à la 129e place pour les procédures de facilitation d'exportation accordées aux PME, en 126e position en matière d'application des contrats, à la 170e place pour les procédures de paiement des impôts... Des taux de chômage et de croissance qui posent question Par ailleurs, le taux officiel de chômage, 10 % — relativement modeste au regard des autres pays du Maghreb, mais aussi de l'Espagne et de la Grèce, toutes deux autour de 27 % au T1 2013 — met surtout en exergue la faible crédibilité de certaines statistiques algériennes. D'une part, parce que, selon le rapport 2012 de l'ONS, le secteur informel représente autour de 50 % de l'activité économique du pays. D'autre part, relève le Pr Mebtoul, parce que «ces statistiques incluent des emplois fictifs — comme faire et refaire des trottoirs... — ou faiblement productifs, d'ailleurs de plus en plus nombreux dans l'administration, où l'on approche des 2 millions de fonctionnaires» pour une population active totale estimée à 11,5 millions en 2012 par la Banque mondiale. Reste la question du taux de croissance. A 2,5 % en 2012, il pourrait faire rêver bien des pays européens. En fait, «il est dérisoire, assène l'économiste. Avec les quelque 500 milliards de dollars de dépense publique prévue entre 2004 et 2013, selon les comptes rendus de plusieurs conseils des ministres, le taux aurait dû s'élever à 10-15 % (...) Cela montre qu'il existe un divorce entre la bonne santé financière de l'Etat, due aux hydrocarbures, et la sphère réelle de l'économie, en léthargie». (A suivre)

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