Une bombe a explosé dans une rue où se trouvent les ambassades d'Algérie, de Grèce et d'Arabie Saoudite. L'explosion n'a pas fait de victimes mais a néanmoins provoqué des dégâts. Selon des témoins, la bombe a été placée près d'une voiture dans le quartier de Dahra, dans le centre de la capitale libyenne. La situation sécuritaire désastreuse qui prévaut en Libye et en Tunisie a contraint les Etats-Unis d'Amérique de mettre les «Marines» qui se trouvent en Italie et en Espagne en état d'alerte. L'attaque du consulat américain de Benghazi, le 11 septembre dernier, au cours de laquelle l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stephens, ainsi que trois de ses compatriotes perdirent la vie, continue de faire l'objet d'une polémique outre-Atlantique. Ainsi, au Congrès, les élus du Parti républicain ne cessent de pointer les incohérences de l'administration Obama et reprochent à cette dernière d'avoir cherché, au départ, à minimiser le caractère terroriste de cette affaire. Sur la défensive, la Maison Blanche a publié 100 pages de courriers électroniques internes relatifs à cet évènement tragique en espérant faire taire la controverse. Et comme la meilleure défense reste l'attaque, le président Obama a demandé au Congrès qu'il «soutienne et finance complètement» un «projet budgétaire visant à améliorer la sécurité» des ambassades américaines, lequel devrait coûter 4,4 milliards de dollars. «Nous devons être solidaires et vraiment honorer le sacrifice de ces quatre Américains courageux (tués à Benghazi) et renforcer la sécurité de nos établissements diplomatiques», a insisté le président Obama, le 16 mai, lors d'une conférence de presse tenue au côté du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, alors en visite à Washington. En attendant que ce projet évoqué par le président Obama soit adopté, des mesures de protection des sites les plus exposés ont été prises. Et il y a urgence pour certains d'entre eux, comme en Egypte, où un attentat contre l'ambassade américaine vient d'être déjoué au Caire, ou encore en Libye où la situation est pour le moins instable. Ainsi, le gouvernement libyen peine à imposer sa loi aux diverses milices armées, notamment à Tripoli où certaines d'entre elles ont assiégé plusieurs ministères pour réclamer l'exclusion de tous les responsables ayant eu des fonctions sous l'ère Kadhafi. À Benghazi, la situation n'est guère plus brillante : un attentat à la voiture piégée a fait au moins plusieurs morts (les bilans sont imprécis et contradictoires selon les sources), le 13 mai dernier. Les actes terroristes sont d'ailleurs fréquents dans ce berceau de l'insurrection libyenne, minée par les milices influencées par le salafisme, d'où l'envoi de marines américains sur la base italienne de Sigonella (Sicile) afin d'anticiper une éventuelle opération d'exfiltration de Libye du personnel du département d'Etat. «Deux cents marines seront transférés à Sigonella conformément aux accords bilatéraux», a ainsi déclaré Emma Bonino, le ministre italien des Affaires étrangères, au Parlement. «Il y aura d'abord 75 marines transférés puis 125 autres dans un second temps, ainsi que deux avions. Il s'agit d'un renforcement concernant la sécurité du personnel américain en Libye et pour d'éventuelles évacuations», a-t-elle expliqué. Ces militaires américains font partie de la Force de réaction rapide mise en place par l'US Marine Corps à Morón de la Frontera (en Espagne), laquelle compte 550 hommes, six MV-22B Ospreys et deux avions ravitailleurs KC-130J.