Comme l'avait affirmé le général américain Wesley Clark en 2007, les yankees envisageaient de «contrôler» 7 pays en 5 ans. Dans cette liste états-unienne figuraient l'Irak, la Somalie, le Soudan, la Libye, la Syrie, le Liban et l'Iran. «Contrôler» dans la novlangue orwélienne signifie détruire, occuper, semer le trouble et toute la liste macabre qui s'ensuit. Et, bien entendu, toujours au nom de la foutue démocratie, de la lutte contre le terrorisme et de l'éternel blablabla. Si pour les quatre premiers cités c'est déjà fait, la Syrie lutte toujours pour échapper aux serres de ces rapaces. Et pendant qu'on y est, puisque le Liban est dans les parages, autant en découdre le plus rapidement possible pour ensuite se mobiliser lourdement contre l'Iran. Voilà donc en substance la réalisation du plan annoncé par Wesley Clark et qui a été décidé en 2001. Dans cette chronique, voyons donc ce qui se passe au Liban. D'abord, les attaques verbales contre le Hezbollah se sont multipliées depuis que le parti chiite a évoqué ouvertement de son aide à la résistance syrienne dans la région de Qousseir et dans le Golan. Le président libanais Michel Souleïmane, à l'occasion d'une rencontre avec Amr Moussa, le porte-voix du Qatar à la tête de la Ligue arabe jusqu'en juillet 2011, a alors exigé du Hezbollah «qu'il mette ses armes à la disposition de l'armée libanaise pour défendre le pays contre toute agression israélienne». Le problème, c'est que, par la faute de Souleïmane et de quelques autres, l'armée libanaise est paralysée et incapable d'accomplir sa mission. La résistance à l'agression israélienne semble être le cadet des soucis du président libanais. Il l'a souvent prouvé et l'a encore prouvé après le raid sioniste dans les environs de Damas pour lequel les avions du régime terroriste juif ont survolé le Liban sans attirer l'attention de Souleïmane. Mais même sans attaque, l'aviation israélienne viole jour après jour l'espace aérien libanais. Comme l'avait signalé L'Orient Le Jour au début de mai, «l'aviation israélienne a survolé le territoire et opéré de nombreux raids fictifs au-dessus des villages de Marjeyoun, Khiam, Arkoub, Nabatiyeh et dans l'Iklim el-Touffah. Parallèlement, un avion espion de type M.K. survolait toutes les régions du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest». Tout cela sans que le président libanais daigne remuer le petit doigt. S'il fallait se fier à lui pour faire face à Israël, il y a belle lurette que le Liban n'existerait plus en tant qu'Etat. Et pour ce qui est des armes, personne n'a jamais entendu Souleïmane exiger des milices salafistes qui infestent le nord du Liban, avec l'aide ou la complicité de Hariri, Geagea et Joumblatt, qu'elles mettent ces armes à la disposition de l'armée libanaise. Non seulement Souleïmane ne soutient pas la résistance, ce qu'avait fait son prédécesseur Emile Lahoud, il la diffame et s'efforce de la désarmer. En agissant ainsi, il se conforme aux ordres de ses sponsors occidentaux. Sa prétendue «neutralité» ou «distanciation» vis-à-vis de Damas consiste en fait à contrer toute expression de solidarité du Hezbollah ou de ses alliés du 8-Mars envers le gouvernement légal et légitime de la Syrie.