Le transfert de responsabilité de l'Otan vers l'armée afghane s'est achevé hier. Mais les violences n'ont pas faibli et les Occidentaux craignent pour la survie du gouvernement. Le gouvernement afghan a officiellement pris hier, mardi, le contrôle de la sécurité du pays à la place de l'Otan, une étape importante sur la voie du retrait occidental du pays, et annoncé l'envoi d'émissaires pour tenter de parler de paix avec les rebelles talibans. La force internationale de l'Otan en Afghanistan (Isaf) a achevé dans la matinée de transférer aux forces afghanes la responsabilité de la sécurité des derniers districts dont elle avait la charge dans le pays. La fin de ce processus, qui avait débuté en juillet 2011 dans les régions les plus calmes et s'est achevé par les zones les plus instables, a été marqué par une cérémonie officielle organisée dans une académie militaire des faubourgs de Kaboul, en présence notamment du président afghan Hamid Karzaï et du secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen. «Nos troupes courageuses auront la responsabilité de la sécurité» du pays et «mèneront désormais les opérations», s'est félicité Karzaï. Les forces afghanes «prennent le relais avec une détermination remarquable, et méritent le soutien de l'ensemble du peuple afghan», a de son côté déclaré Rasmussen. L'Isaf n'aura en théorie désormais plus qu'un rôle de soutien, notamment aérien en cas d'attaque sérieuse, et de formation des quelque 350 000 membres des forces de sécurité afghanes (soldats, policiers et paramilitaires). La grande majorité des 100 000 membres de la force internationale doivent quitter le pays d'ici la fin 2014. Les Etats-Unis, qui lui fournissent les deux tiers de ses soldats, prévoient toutefois de laisser dans le pays un contingent de soldats dont ils n'ont pas encore précisé le nombre. Certains responsables gouvernementaux espèrent que ce transfert contribuera à réduire les violences et l'attrait de la rébellion. Les opérations militaires des forces occidentales sur le terrain, et leurs victimes civiles collatérales régulières, sont en effet très impopulaires et nourrissent le ressentiment d'une partie de la population à l'égard du gouvernement.