Malgré les milliers d'islamistes manifestant chaque jour dans la rue, les nouvelles autorités égyptiennes se sont attelées au travail et tentent de réparer ce qu'a détruit le pouvoir islamiste dirigé par Mohamed Morsi. Les manifestations organisées vendredi à l'appel des Frères musulmans ont fait trois morts et une centaine blessés. Selon des témoins, trois femmes ont été tuées à Mansourah, dans le delta du Nil, lors d'affrontements entre factions rivales. Des incidents qui interviennent alors que des dizaines de milliers de partisans de Mohamed Morsi s'étaient rassemblés dans tout le pays pour réclamer le retour du président islamiste déchu. Cet état de fait n'a pas découragé les nouvelles autorités qui ont retranché les manches et décidé à remettre le pays sur les rails. Dans une conférence de presse tenue par le ministre des Affaires étrangères, les nouvelles autorités égyptiennes veulent dans les plus brefs délais procéder aux «réparations» des dégâts occasionnés par l'ex-pouvoir islamiste. «La décision de rompre l'ensemble des relations diplomatiques avec la Syrie sera réexaminée», a déclaré à la presse Nabil Fahmy. Il devrait ajouter qu'il n'y aurait aucune intention d'un djihad en Syrie, faisant référence aux appels à la guerre sainte en Syrie qui avaient été lancés sous la présidence de Mohamed Morsi. L'ex-président déchu avait annoncé mi-juin la rupture complète des relations diplomatiques avec le régime de Bachar el-Assad, et l'Egypte avait ensuite fermé son ambassade à Damas. Lors de son année au pouvoir, le gouvernement dominé par les islamistes avait appelé à plusieurs reprises au départ du président Assad. Nabil Fahmy a indiqué en outre samedi qu'il était en faveur d'une solution politique au conflit en Syrie. Hier, Le roi de Jordanie Abdallah II est arrivé samedi au Caire, pour la première visite en Egypte d'un chef d'Etat étranger depuis la chute du président Mohamed Morsi le 3 juillet dernier. Il a été accueilli à l'aéroport par le président égyptien provisoire. Le roi de Jordanie et son gouvernement avaient rapidement félicité le président égyptien par intérim, Adly Mansour, nommé par l'armée, en affirmant le soutien d'Amman à «la volonté et le choix du peuple égyptien». En somme, les islamistes, qui savent que le retour du président déchu est presque une chose impossible, ne baissent pas les bras et continuent toujours de mobiliser les foules dans la rue. Selon des spécialistes, les dirigeants des Frères musulmans savent que les carottes sont déjà cuites mais tentent par le biais de la pression de la rue de limiter les dégâts et d'éviter une éventuelle dissolution de leur organisation à l'origine des violences qui ont secoué le pays.