Après le Premier ministre libyen, c'est le ministre des Affaires étrangères tunisien qui se trouve depuis hier à Alger à la tête d'une importante délégation. Comme fut le cas pour le premier hôte, le volet sécuritaire sera au centre des discussions des deux pays. M. Jarandi est arrivé à Alger pour une visite de travail de deux jours. M. Jarandi a été reçu à l'aéroport international Houari-Boumediene par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Cette visite s'inscrit «dans le cadre des consultations régulières entre l'Algérie et la Tunisie, dans l'esprit de fraternité et de bon voisinage qui caractérise les relations entre les deux pays». Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, la visite du ministre tunisien sera l'occasion pour les responsables des deux pays d'examiner «les différents volets de la coopération bilatérale et notamment les questions liées à la coopération dans le domaine sécuritaire». En vérité, c'est la situation sécuritaire désastreuse qui prévaut en Tunisie qui sera abordée au cours de cette visite. Comme nous l'avons donné dans plusieurs de nos précédentes éditions, la Tunisie fait face au terrorisme, jamais connu dans l'histoire du pays. En plus des assassinats des hommes politiques, les terroristes islamistes ciblent également les forces de sécurité, notamment les forces armées. L'inexpérience de la Tunisie dans la lutte antiterroriste a contraint les responsables de ce pays a solliciter l'Algérie pour combattre ce fléau. Devant la pression des partis politiques de l'opposition, des personnalités et surtout des médias, le pouvoir en place a jugé utile de demander de l'aide à l'Algérie pour pouvoir faire face aux groupes terroristes. En plus de son inexpérience, l'armée tunisienne ne pourrait faire face au nombre important des terroristes qui se trouve en Tunisie. C'est le cas de l'autre pays voisin, à savoir la Libye dont la situation sécuritaire est autrement plus inquiétante. Les nouveaux responsables libyens n'arrivent toujours pas à rétablir l'ordre dans le pays depuis le dernier soulèvement populaire connu sous le nom du «printemps arabe». En plus des ex-thouars qui se rebellent contre les nouvelles autorités, les groupes terroristes islamistes ont fait de la Libye une véritable base arrière. Cet état de fait a contraint le Premier ministre Libyen à faire le déplacement à Alger au moment où son pays est confronté ces derniers jours à un accroissement de la violence et des assassinats, touchant surtout l'armée et les nouveaux dirigeants du pays. A son arrivée à Alger, Ali Zeidan a été reçu par Abdelmalek Sellal en présence de Mourad Medelci.