«Aux belles éditions Allia, un petit texte épatant intitulé le rêve de Madoff pour lequel Dominique Manotti s'est glissée dans la tête de l'escroc emprisonné qui rêve d'être rappelé aux affaires par Obama, lui qui connaît si bien les rouages de la crise financière.» Madoff incarnait le rêve américain. Issu d'une famille modeste, il avait fondé sa propre société d'investissements en 1960 et n'avait pas hésité à franchir la ligne de l'illégalité pour pouvoir exaucer son rêve : devenir riche et influent. Appâté par le gain facile, il a multiplié les prises de risque. Cela déboucha sur l'époque de la crise des subprimes. Jugé coupable, Madoff est alors condamné à 150 années de prison. Madoff, lui, se pose en victime. Et ne regrette rien, dans un aveuglement qui en dit long sur les racines de la crise économique : «Je tablais sur deux ans de prison, comme dans la jurisprudence des années 80. Je pris 150 ans. Ce fut un tremblement de terre. Rien à voir avec une quelconque justice. On m'a fait un procès en sorcellerie. C'est une habitude chez mes concitoyens : quand ils ne supportent plus de se regarder dans une glace, ils brûlent une sorcière, et repartent ensuite, exorcisés, l'âme en paix et le regard clair. Mais je ne me reconnais pas dans ce rôle de sorcière que l'on veut me faire jouer, à contre-emploi. Je ne suis pas un criminel. Je suis l'un des fondateurs de la nouvelle économie.» S'il est économique, politique et social, le prisme adopté par l'auteur est aussi personnel : reclus en prison, Madoff déroule sa propre vie sous forme de flash-back. Et cette vie, qu'il aura voulu héroïque, «n'est que le symptôme d'une culture qui a fait de son émergence un mythe fondateur : celui du pionnier, de l'aventurier». En entrant dans le «rêve de Madoff», le lecteur entre dans la peau d'un des personnages les plus décriés de cette dernière décennie, Bernard Madoff. Madoff incarne l'American Dream. Dans les années 90, grâce à des fonds d'investissements privés, il devient l'un des hommes les plus courtisés de la planète. Mais bientôt, la crise des subprimes ébranle le système. Madoff est jugé coupable. La faillite est totale : il écope de 150 années de prison ferme. À la fois vainqueur et victime d'un système ? L'auteur montre que l'époque ne pouvait que favoriser ce type d'escroquerie. «L'ère Reagan, en supprimant les contrôles, facilite les transactions. Madoff n'est que le maillon d'une chaîne, l'un des nœuds d'un système qui avait déjà tissé sa toile : la puissance du marché». Les questions que souleve l'affaire Madoff Le 11 décembre 2008, Bernard Madoff, l'un des courtiers les plus respectés de la place de New York était donc arrêté par le FBI. Le 29 juin de l'année suivante, il sera condamné à 150 années de prison. Il a reconnu avoir escroqué ses clients grâce à la mise en place d'un système de Ponzi qui aurait drainé 65 milliards de dollars. Mais, aujourd'hui encore, de nombreuses interrogations demeurent : qui savait vraiment ? Comment une escroquerie aussi simpliste aurait-elle pu fonctionner trente ans ? D'où sont venus les premiers investissements ? Reste-t-il, quelque part, un trésor Madoff ? «Pendant ce temps, enfermé dans sa prison cinq étoiles de Butner, en Caroline du Nord, Madoff, traité en star par ses co-détenus et les gardiens, dévore les romans à l'eau de rose de Danielle Steele, des histoires d'amour tumultueuses chez les riches américains», commentait France Inter. Biographie Dominique Manotti Universitaire et agrégée d'histoire, Dominique Manotti s'est spécialisée dans l'écriture de romans policiers dans lesquels l'Histoire est davantage que le cadre du roman. Sombre sentier, paru en 1995, traite des ateliers de confection clandestins à Paris au début des années 1980, A nos chevaux, Kop et Nos fantastiques années fric décrivent la France des années 1990. Le corps noir paru en 2004 au Seuil est le premier roman de Dominique Manotti sur l'Occupation. Ses romans racontent le monde dans lequel nous vivons, plus et mieux que toutes les pseudo enquêtes des médias. Depuis qu'elle a pris sa retraite de professeur d'histoire à Paris VIII, cette ancienne militante politique et syndicale écrit sur ce qui la fait réagir : bavures policières, travail clandestin, magouilles dans le monde du football, affrontements entre groupes industriels, et zones d'ombre de la politique. Elle vient de publier dans la série noire de Gallimard, l'évasion, inspirée de l'affaire Battisti. Dominique Manotti Ed. Allia Broché: 48 pages Editeur : Allia (6 juin 2013) Collection : Très petite col Langue : Français ISBN-10: 2844856756 ISBN-13: 978-2844856753 http://www.editions-allia.com/fr/livre/649/le-reve-de-madoff