L'opposition tunisienne avait espèré mobiliser samedi pour la manifestation lançant sa «semaine du départ» qui devait forcer le gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda à la démission après un mois d'une impasse politique déclenchée par l'assassinat d'un opposant. Le premier rassemblement prévu à partir de 18h00 (17h00 GMT) était ainsi l'occasion pour les opposants du Front de salut national (FSN) de compter leurs troupes, plus de dix jours après la manifestation du 13 août qui avait réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes. Un concert d'artistes tunisiens engagés était aussi annoncé dans la soirée. Prévu comme à l'accoutumée devant le bâtiment de l'Assemblée nationale constituante (ANC), en banlieue de Tunis, ce rassemblement devait donner le signal de départ à une semaine de mobilisation à travers tout le pays, alors que les opposants ont jusqu'à présent concentré leur action dans la capitale. Cette campagne annoncée intervient après que la médiation entamée début août par le puissant syndicat UGTT n'a pas permis une fois de plus vendredi de rapprocher les positions d'Ennahda et celles du Front de salut national, l'hétéroclite coalition d'opposition allant de l'extrême-gauche au centre-droit. Blocage politique, blocage institutionnel Le blocage reste le même depuis l'assassinat du député Mohamed Brahmi fin juillet, Ennahda refusant la démission de son gouvernement et la mise en place d'un cabinet apolitique. Les opposants considèrent ces revendications comme le préalable à des pourparlers directs sur leurs autres désaccords, telle la finalisation de la Constitution et de la loi électorale. Pour Ennahda un gouvernement de technocrates déstabiliserait l'Etat. Pour l'opposition, l'Etat est déjà assez déstabilisé», résume le quotidien le Temps samedi dans son éditorial titré «Blocage politique, blocage institutionnel».