Dans un entretien accordé à la chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, a rappelé que la réforme lancée il y a dix ans, a fait l'objet d'un bilan d'étape qui a conduit aux ajustements concernant les programmes enseignés et quelques aménagements qui concernent en particulier, la lourdeur du cartable qui est décriée par les parents d'élèves, admet-il. Sur ce dernier point, une circulaire a été lancée, a dit le ministre. Elle instaure l'application de l'emploi du temps pour faire en sorte que l'élève ne soit pas obligé de transporter tous ses manuels scolaires chaque jour. Mais, fait-il savoir, l'allègement du poids du cartable, n'a rien à voir avec la suppression de certaines matières, car, explique-t-il, si on supprime une matière, on supprime donc un enseignant. C'est une mission qui incombe à un futur Conseil national qui aura toutes les prérogatives pour amener les changements nécessaires dans les programmes. En attendant, il confirme que certaines écoles avec l'appui des communes ont lancé l'initiative des casiers pour les élèves qui sera généralisée en un ou deux ans, en fonction du soutien accordé à l'école, soit par la commune soit par l'APW, soutien qui ne se limite pas au casier, fait-il observer. Au passage, il fait savoir que l'introduction des tablettes numériques demandera une bonne décennie. Selon le ministre, les Assises de l'école ont été reportées mais cela n'a pas freiné l'action pour améliorer la qualité, et il cite en exemple la formation des formateurs, qui est capitale, dit-il, et les équipements scientifiques. Ainsi, les enseignants nouvellement recrutés bénéficieront d'une formation supplémentaire à laquelle viendront s'ajouter des formations de courtes durées assurées par les inspecteurs. Le ministre cite également l'installation d'équipements scientifiques et informatiques dans un grand nombre d'établissements à travers le pays : 2 251 établissements ont été dotés de laboratoires informatiques et 770 lycées ont bénéficié de laboratoires scientifiques. La qualité, c'est le niveau de l'encadrement pour lequel 12 500 nouveaux postes budgétaires ont été attribués aux diplômés de l'université (avec formation complémentaire en pédagogie) et 2 850 à ceux des Ecoles nationales supérieures (ENS). Il y a un enseignant pour 17 élèves, ce qui correspond aux normes internationales, fait savoir le ministre. Son département demandera une dérogation pour maintenir les enseignants de 60 ans, qui doivent prendre leur retraite suivant l'instruction du Premier ministre. La réduction de la surcharge des classes par la réception des établissements qui sont en cours de réalisation dans certaines wilayas, fait partie de l'amélioration de la qualité de l'enseignement, fait-il remarquer, il s'agit, précise-t-il, de 462 établissements scolaires, dont 254 écoles, 99 collèges d'enseignement moyen (CEM) et 109 lycées. Le ministre cite l'exemple de la wilaya d'Alger avec ses deux directions, Est et Ouest, où la surcharge est due à la construction de nouvelles cités dans la périphérie de la capitale, notamment à Bab-Ezzouar et à Birtouta. Il déplore le retard dans la réalisation des établissements scolaires dans certaines wilayas qui accordent la priorité à d'autres chantiers, comme le logement. Cela étant, pour le ministre, la rentrée scolaire 2013-2014 se déroule dans de meilleures conditions comparativement à celle de l'année dernière. Le ministre a évoqué le problème du déficit d'enseignants en langues étrangères qu'il a qualifié de problème national, notamment en ce qui concerne l'anglais et l'allemand, rappelant que l'année passée, des élèves avaient été dispensés de l'examen d'allemand au baccalauréat. Il annonce le lancement de l'enseignement de la langue italienne pour la première fois dans les établissements scolaires algériens, parce qu'il y a des demandes. Quant à la prime de scolarité dont certaines associations de parents d'élèves demandent le relèvement de 3 000 à 7 000 DA, il a rappelé que trois millions d'élèves bénéficient de cette prime au début de chaque rentrée scolaire, et qu'au total, ce sont 50 milliards de DA qui sont alloués à la scolarité sans compter ce qui est donné par divers organismes, les œuvres sociales ou le ministère de la Solidarité. Autres points évoqués par le ministre : il n'y a pas de problème de manuels scolaires, le dialogue reste ouvert avec les syndicats. A propos de la tricherie au bac ayant conduit à la sanction de plus de 3 000 élèves, le ministre se déclare désolé.