L'Algérie continue d'enregistrer des cas de rage, et ce, malgré de gros efforts fournis par les autorités sanitaires. Elle a enregistré, ces dix dernières années, 2O décès en moyenne, par an. Alors que le dernier cas de rage enregistré en France remonte à… 1924. La rage continue ainsi de tuer en Algérie, par négligence, et le plus souvent par ignorance du risque vital. 60% des cas de rage humaine ne consultent qu'après l'apparition des signes cliniques et 20% consultent immédiatement, 8% consultent après 24 heures et les autres tardivement, c'est-à-dire au delà de 48 heures. En Algérie, comme dans le monde, les vecteurs de la rage sont le chien, dans presque 90% des cas. Le Dr Soufi Abderrezak de l'institut Pasteur en Algérie, un expert dans ce domaine, affirme que la rage est une maladie mortelle à 100% et une vaccination ou une sérovaccination après des morsures occasionnées par un animal suspect de rage doit être strictement observée. «Les 8 cas recensés cette année en Algérie sont dus aux morsures de chiens errants, à l'exception d'un seul cas, causé par un chien domestique», précise notre interlocuteur. En 2OO9, l'Algérie a enregistré 19 cas, répartis à travers 12 wilayas du centre et du nord du pays, en raison de la forte densité canine, autrement dit, la plupart des foyers où l'on recense de plus en plus de chiens errants. Toutefois, environ 100.000 morsures ont été enregistrées en 2OO9, apprend-on, auprès du Dr Soufi Aberrezak. Et d'ajouter que ce nombre ne cesse d'augmenter, puisqu'il est passé de 58.000 en 2000 à 80.000 en 2005 et pratiquement à 100.000 cette année. La rage qui demeure un problème de santé publique «nécessite une large campagne informative et une collaboration étroite entre les départements de la sante, de l'agriculture et des collectivités locales», insiste le Dr Soufi. La vaccination et la sérovaccination sont les seules armes pour éviter de mourir de la rage. «Malheureusement, il y a parfois un retard dans la prise en charge de la rage et l'oubli de la vaccination, sachant que la personne qui a été mordue, doit se soumettre à une série de vaccinations, suivies par des rappels. Il faudrait donc entreprendre des actions dans les écoles et les mosquées pour l'éducation et l'information de la population, à propos de ce dangereux fléau qui, dans certains pays, appartient déjà au passé», a indiqué le Dr Soufi.